Métro a rencontré la conceptrice et productrice Jade Raymond au salon du jeu vidéo E3, à Los Angeles.
EA Motive célèbre cet été son premier anniversaire. Malgré son jeune âge, le studio montréalais n’a pas peur des défis. En plus de créer une nouvelle franchise qui n’a pas encore été dévoilée, l’équipe assemblée par la vétérane d’Ubisoft Jade Raymond s’attaque aussi à un jeu dans l’univers de La guerre des étoiles. Entretien.
Vous avez annoncé tout récemment avoir atteint la barre des 65 employés chez EA Motive. Combien d’employés visez-vous?
J’ai dévoilé ce chiffre il y a deux semaines seulement, mais nous sommes déjà rendus à 70 employés! Nous embauchons constamment. Nous n’avons pas annoncé d’objectifs, par contre, et nous sommes toujours en train d’établir notre stratégie.
Nous travaillons sur le prochain Star Wars – Battlefront et sur une nouvelle franchise. Le but pour l’instant est d’attirer des talents pour compléter ces jeux, et non d’embaucher dans le seul but de croître.
EA Motive est déjà le deuxième studio que vous fondez, après Ubisoft Toronto. Peu de gens peuvent en dire autant! Comment se comparent ces deux expériences?
C’est très différent. Ubisoft Toronto était un nouveau studio, mais j’ai travaillé pour la compagnie pendant plusieurs années auparavant, sur des jeux comme Assassin’s Creed et Watch Dogs. Je connaissais donc le fonctionnement d’Ubisoft.
Avec EA, c’est autre chose. Non seulement c’est une autre compagnie, avec des pratiques différentes, mais en plus, ce n’est pas une entreprise qui a l’habitude de fonder ses propres studios. EA croît généralement en achetant des studios existants. Ici, nous avons tout créé de toutes pièces, aussi bien le nom que l’image de marque de Motive. Nous nous sentons donc comme dans une jeune entreprise. C’est très près de l’entrepreneuriat.
EA Motive travaille en collaboration avec le studio DICE sur la suite du jeu Star Wars – Battlefront, qui sortira en 2017. Que pouvez-vous nous dire là-dessus?
Nous n’avons pas encore annoncé ce que nous faisons dans Battlefront, mais je peux dire pour l’instant qu’il s’agit d’une nouvelle partie importante du jeu!
Je dirige aussi Visceral Games. Le studio réalise un jeu d’action et d’aventure d’Amy Hennig (NDLR : la directrice créative et auteure de la série Uncharted) dans l’univers de Star Wars, avec une histoire originale et de nouveaux personnages. Il faut donc s’attendre à des collaborations entre Visceral et Motive à plus long terme de ce côté également.
Est-ce difficile de créer une nouvelle histoire dans un univers établi comme celui de Star Wars?
C’est quelque chose qui demande en effet beaucoup de coordination avec Lucasfilm, car il faut prendre en considération tout ce qui se fait dans cet univers. Nous travaillons donc constamment avec leur équipe responsable de l’histoire.
Nous ne pouvons pas non plus simplement créer plein de nouvelles planètes et des choses du genre. Un jeu Star Wars est plus intéressant si on peut relier le récit à des lieux qu’on connaît et si les nouveaux personnages ont des liens avec les histoires existantes de la franchise.
Vous avez présenté au E3 la stratégie de EA pour les jeux Star Wars. Pouvez-vous nous en parler?
Star Wars – Battlefront fait vivre une fantaisie, celle d’incarner un soldat. Mais dans l’univers de Star Wars, il y a beaucoup d’autres types de personnages qui sont intéressants et qui permettent de créer des jeux complètement différents.
Pour moi, quand on fait un jeu d’action et d’aventure, il faut commencer par se demander quelle fantaisie le joueur souhaite réaliser. Avec Assassin’s Creed, l’idée d’incarner un assassin était très cool pour certaines personnes. Avec Star Wars, nous voulons permettre à tous les types d’amateurs de trouver la fantaisie et le genre de jeu qui leur convient dans cet univers.