Depuis le début de la guerre en Ukraine, les Montréalais se mobilisent pour venir en aide aux réfugiés ukrainiens, allant même jusqu’à proposer de les héberger dans leur propre maison. Mais quel soutien existe-t-il pour les Montréalais prêts à héberger des réfugiés?
Le Conseil provincial du Québec du Congrès des Canadiens Ukrainiens (CUC) a mis sur son site internet un formulaire pour les personnes désirant faire du bénévolat auprès des réfugiés. Les personnes intéressées peuvent ainsi cocher le type de bénévolat qu’elles aimeraient effectuer, comme de l’aide juridique, de la traduction ou encore de l’hébergement.
Le président du conseil provincial du Québec du CUC, Michael Shwec, explique avoir déjà reçu plus de 1000 propositions d’hébergement venant de la population. Il dit avoir une «excellente collaboration» de la Ville de Montréal et du ministère de l’Immigration dans le déploiement d’un plan d’accueil.
Vérifications judiciaires des offres citoyennes
Bien que les détails du plan ne soient pas encore précisés, il explique que la Ville s’est engagée à effectuer, avec l’aide d’agences spécialisées, les vérifications judiciaires des personnes désirant accueillir des réfugiés.
«La Ville offrira un appui logistique à la section québécoise du Congrès des canadiens ukrainiens pour colliger, vérifier et rendre disponibles les offres citoyennes d’hébergement montréalaises. L’objectif est de faciliter le travail des organismes d’accueil et d’intégration qui pourront les utiliser, si ces derniers et les migrants le jugent pertinent», a déclaré la Ville de Montréal lorsque contactée par Métro.
Selon Michael Shwec, une sélection des personnes désirant héberger des réfugiés est importante afin de s’assurer que les réfugiés, qui seront majoritairement des femmes avec des enfants, soient logés aussi bien que possible et de façon sécuritaire.
«Les offres devront se qualifier selon plusieurs critères afin d’assurer la santé et la sécurité des personnes immigrantes, qui est une priorité pour la Ville de Montréal», explique la Ville en ajoutant que les démarches sont en cours avec ses partenaires.
Être sensible aux besoins des réfugiés
Pour Michael Shwec, les Montréalais désirant accueillir chez eux des réfugiés ukrainiens doivent avoir conscience de nombreux éléments au moment d’ouvrir leur porte.
«Les femmes qui ont laissé leurs maris, leurs enfants et les morts sont déjà des femmes résilientes. […] On ne s’inquiète pas trop de leur habileté à s’intégrer, explique Michael Shwec. Il faut être sensible à leurs besoins et le peuple québécois est déjà comme ça.»
Selon lui, il est primordial de se rappeler que ces personnes arrivent tout droit d’une zone de guerre. Beaucoup d’entre elles ont été témoins d’atrocités dans leur pays d’origine.
«Ils sortent d’une zone de guerre. Il faut donc être vraiment sensible à cela. […] Ce n’est pas une immigration normale, si on veut», dit-il.
Michael Shwec souligne que les réfugiés auront donc besoin d’être rassurés et de se sentir dans un espace sécuritaire au sein de leur nouvel hébergement.
Il serait aussi important «d’ouvrir les canaux de communications» entre les réfugiés et les membres de leur famille restée en Ukraine, tout en les mettant en contact avec la communauté ukrainienne présente à Montréal.
Le CUC souhaite aussi rester en relation avec les familles accueillant des réfugiés en cas de besoin de leur part et afin de faire connaître la communauté ukrainienne.
De son côté, la Ville se dit fière de pouvoir compter sur un «solide écosystème d’organismes communautaires» qui sont spécialisés dans l’accueil et l’intégration des personnes immigrantes.
«[Ces organismes pourront] accompagner les Montréalais qui accueilleront des migrants ukrainiens dans leur rôle d’hôte, notamment au niveau des relations et communications interculturelles ainsi que de la protection des droits des personnes migrantes», a déclaré la Ville.