Vous avez dû les voir partout. Les petits personnages « Monsieur Madame » ont envahi les réseaux sociaux ces derniers jours. Une tendance devenue virale aussi bien sur Twitter qu’Instagram et TikTok. Mais bien loin du côté simple et mignon des livres, les « Monsieur Madame » façon 2022 servent à mettre en lumière des côtés plus sombres et toxiques des personnalités et attitudes des utilisateurs. Mais toujours avec humour. C’est notre Super Mémé de la semaine.
Sur les réseaux sociaux, les traumatismes sont devenus l’un des moteurs de l’humour en ligne. Tourner en dérision ses propres traits toxiques ou rire d’anciennes situations traumatisantes alimente sans cesse les contenus sur les plateformes et en particulier les mèmes. Un cocktail qui prend tout son sens avec la nouvelle tendance en vogue des « Monsieur Madame » (Mr. Men and Little Miss en anglais) sur les réseaux sociaux. Mais alors pourquoi ce succès ?
Les années 80 et les traumas
Les séries de livres « Monsieur » (« Mr. Men » en anglais) et « Madame » (« Litle Miss ») ont été lancées respectivement en 1971 et 1981 par l’auteur britannique Roger Hargreaves et permettaient d’aborder des caractéristiques particulières : Monsieur Curieux, Madame Lumineuse… Des traits toujours politiquement corrects. Si les livres ont été un succès pendant des décennies, la tendance des années 80, très en vogue sur les réseaux sociaux, a contribué à leur retour jusqu’à redevenir viral en juillet 2022.
Pourtant, cette fois-ci l’utilisation des « Monsieur Madame » n’a plus rien de politiquement correct. Traits toxiques, insécurités, maladies, traumatismes émotionnels… Les utilisateurs se sont emparés de ce mème pour partager des caractéristiques intimes de leur propre vie et rire de leur situation : « Madame s’endort en pleurant toutes les nuits », « Madame j’ai une chambre désordonnée à cause de ma dépression, « Madame est stressée et triste en pensant à son futur tous les soirs ». Un comportement souvent observé sur les réseaux sociaux, où la parole est bien plus libérée et où se montrer plus authentique, avec ses défauts, est désormais plus recherché. Et ça marche! Sur Twitter, certaines publications ont recueilli plus de 60.000 « J’aime ».
L’origine du premier mème est créditée à l’utilisatrice @juulpuppy qui a posté une première version de sa « Little Miss Borderline Personnality Disorder » (Madame trouble de la personnalité borderline) le 19 avril dernier sur son compte Instagram et pourtant la tendance n’est devenue virale que mi-juillet. Ce compte est bien connu pour créer des mèmes originaux sur la plateforme de Meta. Sur Instagram, les hashtag #LittleMissMemes et #LittleMiss affichent respectivement plus de 5.000 et plus de 404.000 publications tandis que sur TikTok les mots clés #LittleMiss et #LittleMissTrend ont engrangé 103,3 millions de vues et 1,6 million de vues.
Depuis, les marques comme Poosh, le site lifestyle de Kourtney Kardashian, a même publié sa propre version de sa « Little Miss » sur son compte Instagram et même la marque Sandro a lancé sa collection Sandro x Mr Men Little Miss.
La tendance est devenue telle que TikTok a créé un filtre, « Little Miss Raver », pour découvrir sa propre version « Madame ». Presque 5000 vidéos ont d’ores et déjà été publiées avec ce filtre. L’utilisateur @littlem1ssss a même lancé un compte sur Twitter et un compte sur Instagram pour rassembler et créer de nouveaux mèmes sur cette tendance. Plus de 96.000 internautes suivent le compte Twitter et plus de 24.000 sont abonnés au compte Instagram.
Heureuse coïncidence, le film « Little Miss Sunshine » fête ce 26 juillet ses 16 ans depuis sa sortie au cinéma aux Etats-Unis et profite d’un boost sur les réseaux sociaux.