MONTRÉAL — Peu d’observateurs voyaient les Huskies de Rouyn-Noranda comme des aspirants au premier rang du classement de la LHJMQ. Mais au terme du premier quart de la saison, les hommes de Gilles Bouchard sont malgré tout au plus fort de la course.
Dans ce qui devait être une année de transition pour son équipe, le gardien Samuel Harvey s’est chargé de changer la donne.
Harvey n’est évidemment pas le seul à contribuer aux succès de son équipe. Mais le vétéran de 19 ans vient tout juste d’être nommé le gardien du mois d’octobre dans le circuit Courteau et il est devenu le premier gardien de l’histoire des Huskies à ne pas subir une défaite en temps réglementaire à ses 13 premiers départs de la campagne (10-0-3).
«Si on m’avait dit ça en début de saison, j’aurais certainement eu des difficultés à le croire, a lancé Harvey, en entrevue avec La Presse canadienne. Les gens disaient que nous allions vivre une année de transition, mais nous avons refusé d’y croire. Nous voulions suivre notre processus et offrir notre maximum à chaque match. C’est la mentalité inculquée par Gilles depuis qu’il est arrivé avec les Huskies et c’est ce qui fait notre succès en ce moment.»
Après deux saisons chargées, Harvey a en quelque sorte eu besoin de reprendre son souffle avant d’entamer sa préparation en vue de sa quatrième campagne en carrière dans la LHJMQ. Il a suivi son plan à la lettre pendant l’été et son excellent début de saison a permis au club de Rouyn-Noranda d’accuser seulement deux points de retard sur les Remparts de Québec et le premier échelon au classement général.
«Quand nous avons été éliminés en deuxième ronde l’an passé, j’ai pris un petit moment pour me reposer. Par la suite, je me suis concentré sur mon entraînement hors glace. J’ai travaillé fort et je suis arrivé au camp en superbe forme physique, a fait savoir le gardien originaire d’Alma, au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
«Ensuite, j’ai rencontré pour une première fois notre nouvel entraîneur des gardiens, Dany Sabourin. Il avait noté certains points à améliorer et j’étais d’accord avec lui. Nous avons travaillé là-dessus et nous étions prêts pour la saison.»
Une année chargée
Embauché par les Huskies pendant la saison morte, Sabourin n’est pas étranger à ce que doivent vivre les gardiens au quotidien. Le Québécois de 37 ans a pris part à 57 rencontres dans la LNH et, au printemps dernier, il défendait la cage des Dragons de Rouen lors de la finale de la Ligue Magnus, en France. Déjà habitué d’enseigner aux jeunes gardiens, Sabourin a rapidement bâti une relation de confiance avec Harvey.
«Je n’ai que de bons mots à dire à propos de Samuel et je m’entends très bien avec lui. Il possède un grand talent et une bonne éthique de travail, a affirmé Sabourin. Il était très réceptif. Peu importe l’âge d’un gardien, il va toujours s’améliorer et apprendre des choses. Tu veux toujours aller un peu plus loin dans ta technique et Samuel a un grand potentiel pour avoir une belle carrière chez les professionnels.»
«Quand je suis arrivé au camp, Dany m’a pris sous son aile. C’est un gars qui travaille énormément fort et ça donne le goût de travailler aussi fort que lui, a ajouté le gardien des Huskies. J’avais apprécié mes trois années avec notre ancien entraîneur, Joey Perricone, et ça c’était très bien passé, mais l’arrivée de Dany m’a donné un nouveau souffle. Parfois, c’est bon pour un gardien d’avoir un autre avis.»
Avant que sa formation se hisse parmi les meilleures du circuit cette année, Harvey s’approchait de certains records individuels. Ses 74 victoires le placent maintenant à égalité avec Jean-Philippe Levasseur au premier rang de l’histoire des Huskies à ce chapitre et, plus tôt cette saison, il a enregistré un huitième blanchissage en carrière, le plus haut total pour l’équipe qui a vu le jour en 1995-96.
Néanmoins, ces honneurs sont secondaires pour Harvey. Il a mis la main sur la Coupe du Président et il a vécu le tournoi de la Coupe Memorial, en 2016, mais c’était comme second à Chase Marchand. Maintenant, le gardien des Huskies souhaite remette ça, mais comme numéro un.
«Je l’ai vécu, mais ce n’était pas nécessairement dans le plus grand rôle. Cette année, je veux prouver que je suis capable de le faire et nous ne voulons pas seulement gagner la Coupe du Président, nous voulons aussi gagner le plus gros trophée, a mentionné l’ancien choix de deuxième tour des Huskies, en 2014. C’est bien d’avoir des records et d’être dans le portrait des meilleurs de l’équipe, mais sans mes coéquipiers, ça n’aurait pas pu être possible.»
Pour ajouter à cette année déjà bien remplie, Harvey aura rendez-vous avec l’équipe russe lors de la Série Canada-Russie, qui s’arrêtera dans les Maritimes les 14 et 16 novembre.
«Je suis très heureux de participer à ces affrontements. Je crois avoir mérité mon invitation et je veux prendre de l’expérience là-bas et ramener ça avec mon équipe. Ce sera à moi d’être prêt à arrêter les rondelles», a-t-il conclu.