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Un retour attendu… et spécial

Arcadio Marcuzzi

Onze mois s’étaient écoulés depuis son congédiement d’Old Trafford. Un hiatus qui lui aura permis de faire un bref et lucratif saut de l’autre côté de la clôture, sur les fauteuils de BeIn Sports, comme consultant lors des matchs de la Ligue des champions. 

Mais José Mourinho n’en avait que faire de ces quelque 100  000 $ par rencontre (!) qu’il empochait grâce à ses analyses aussi pertinentes que colorées. Même le colossal package de compensation de 26 millions, encaissé lors de son renvoi, ne comblait pas ce vide existentiel. La zone technique lui manquait. Terriblement.  

Le 18 août dernier, dans une entrevue vidéo réalisée par la Gazzetta dello Sport, l’autoproclamé Special One s’était vidé le cœur avec une candeur étonnante : «Dès l’instant où j’ai découvert le football professionnel, j’ai eu le clic. Depuis, beaucoup de choses sérieuses se sont succédé sans arrêt mais, maintenant que j’ai arrêté, je n’arrive pas à profiter de mes temps libres, je ne fais que m’ennuyer du coaching», avait-il avoué, un trémolo dans la voix et la main au visage. 

Le renvoi de Mauricio Pochettino à Tottenham, il y a exactement une semaine, aura donc été l’occasion, la bonne, que le Portugais de 56 ans attendait avec impatience. Une occasion non seulement de retrouver son métier adoré, mais surtout d’entamer la restauration de ce vernis qui craque depuis son passage raté chez les Red Devils. 

La méthode Mourinho

La méthode Mourinho, qui a commencé à montrer ses premiers signes d’essoufflement vers la fin de son règne au Real Madrid en 2013, semble due pour une sérieuse mise à jour, et il sera intéressant de voir si son instigateur saura y apporter les correctifs nécessaires.

Malgré ces questions légitimes, qui ne sont pas sans susciter la crainte d’une bonne portion des supporteurs des Spurs qui semblent avoir mal digéré le renvoi de Pochettino, le retour de Mourinho est bénéfique pour le football. Ne serait-ce que pour son folklore. Pour sa conversation. 

S’il a gagné partout où il est passé, il a aussi réussi à s’imposer comme l’une des figures les plus polarisantes du football mondial. Une réputation qui lui sied à merveille et qu’il a sciemment entretenue au fil des ans. 

Question de tâter le pouls des amateurs, le jour de son embauche à White Hart Lane, j’ai mené une petite expérience sur mon compte Twitter avec un petit sondage très simple et conçu pour évacuer toute nuance: «Mourinho: OUI ou NON». Pas moins de 618 personnes se sont prononcées en 24 heures, avec un résultat final de 51% pour le OUI, et de 49% pour le NON. 

L’effet Mourinho est donc intact et son embauche par un club qu’il avait pourtant juré ne jamais entraîner, par respect pour les supporters de Chelsea, en 2015, n’a fait qu’alimenter le phénomène. 

Si l’enfant terrible du foot parvient à se réinventer, son embauche sera assurément un coup de maître pour Tottenham. 

Si le controversé personnage prend encore le dessus sur l’entraîneur, le club londonien risque cependant de se retrouver avec une pénible et coûteuse reconstruction sur les bras, comme celle à laquelle le Real Madrid et Manchester United ont dû procéder (United s’en remet encore) à la suite du  départ de celui qui fait gagner (plus souvent qu’autrement), mais qui brûle tout sur son passage.

Peu importe le visage qu’il montrera, nous voilà repartis pour une autre représentation du José Mourinho Show. 

À votre popcorn, mesdames et messieurs! 

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