Presque cinq ans après son entrée en vigueur, la convention collective entre la MLS et l’association des joueurs (MLSPU) expirait le 31 janvier dernier.
À deux semaines du coup d’envoi de la saison 2015, les deux partis n’ont toujours pas trouvé de terrain d’entente pour son renouvellement et, à mesure que les jours passent, un scénario de grève devient de plus en plus plausible.
Signée in extremis à la veille du début de la saison 2010, la dernière entente avait été possible principalement en raison de compromis de part et d’autre quant à l’augmentation du salaire médian, qui se situait alors autour de 76 000$US. Cette fois, le salaire médian reste un enjeu-clé, mais c’est la question du statut d’agent libre des joueurs qui pourrait faire dérailler les négociations.
Les joueurs réclament le droit d’être maîtres de leur destinée lorsque leurs contrats arrivent à échéance, ce qui n’est pas tout à fait le cas en ce moment. Les joueurs demeurent la propriété des clubs une fois le contrat arrivé à échéance et doivent passer par un système de repêchage pour changer d’équipe, s’ils veulent (ou doivent) rester en MLS. Le cas de Karl W. Ouimette, récemment libéré par l’Impact, reflète parfaitement cette réalité.
De son côté, la MLS veut contrôler au maximum ses coûts, et craint une potentielle explosion salariale qui pourrait résulter de l’adoption du statut d’agents libres, comme ce fut le cas dans chacune des autres grandes ligues sportives d’Amérique du Nord. Le plafond salarial déjà en place dans le circuit Garber représente cependant un écran de contention très efficace en ce sens et du côté de la MLSPU, on tente de le faire valoir.
Avec deux équipes d’expansion qui font leurs débuts en cette saison de 20e anniversaire et de nouveaux et très lucratifs contrats de télédiffusion en poche, la MLS aurait beaucoup à perdre dans l’éventualité d’un conflit de travail de longue haleine. Pour l’association des joueurs, c’est le moment ou jamais de se montrer inflexible quant à ses revendications, ce qui pourrait fort possiblement mener à une grève, si on ne se montre pas créatifs de part et d’autre.
Pour l’Impact, la saison 2015 débute le 24 février prochain, en Ligue des Champions CONCACAF. On souhaite donc d’autant plus que le onze montréalais réussisse l’exploit face au Pachuca mexicain, question de s’assurer un minimum d’action, si la MLS et ses joueurs ne s’entendent pas à temps!
Médiation nécessaire
En ce moment, les deux clans s’étudient, campés dans leurs convictions.
Des médiateurs du Federal Mediation and Conciliation Service (FMCS) ont d’ailleurs été mandatés la semaine dernière, afin de résoudre l’impasse. Le même organisme avait dû intervenir lors des négociations de 2010.