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Complexe sportif de Saint-Laurent: Une autre perle montréalaise

Complexe Sportif de Ville St-Laurent CSSL

La patience est une vertu, dit-on.

L’expression s’applique particulièrement bien au cas du nouveau centre sportif de l’arrondissement de Saint-Laurent, qui ouvrira (finalement) ses portes d’ici l’été… avec plus de 18 mois de retard.

À la source de ce délai: l’incompétence d’un entrepreneur sur le chantier, qui a mené à la démolition et à la reconstruction d’une partie flambant neuve de l’édifice qui ne respectait pas les critères de qualité exigés. Une situation qui aura créé des maux de tête à l’arrondissement et aux architectes, prouvant une fois de plus que la loi du plus bas soumissionnaire s’avère dépassée pour obtenir le meilleur rapport qualité-prix.

Mais bon, le jeu en aura valu la chandelle. Oubliez la boîte de tôle sans fenêtres à laquelle le milieu municipal nous a tristement habitués ces dernières décennies. Le nouveau complexe, issu d’un concours d’architecture remporté par Saucier + Perrotte et HCMA Architectes en 2011, est aux antipodes de la banalité.


[Photo: Olivier Blouin]

Dès notre arrivée sur le boulevard Thimens, notre œil est attiré par les deux volumes obliques et monochromes de l’édifice, qui réinterprètent habilement la traditionnelle boîte de verre surutilisée dans l’architecture contemporaine québécoise. À l’intérieur de la partie blanche se trouvent les piscines et les gymnases; sous la toiture noire, le terrain de soccer.

«Ce projet [est une métaphore] de la géologie, des forces tectoniques qui déplacent les objets, explique l’architecte Gilles Saucier. Quand le bâtiment sera plein de gens, ça va bouger partout. On voulait que cette énergie, cette vibration, soit ressentie dans la ville avec nos deux volumes, qui donnent l’impression de bouger.»

Une fois à l’intérieur, les matériaux bruts, comme le verre, l’acier et le béton, s’enchaînent dans l’espace, qui est baigné de lumière naturelle grâce à de hauts murs vitrés et a un puits de lumière central. La transparence règne entre la plupart des salles sportives, permettant de reconnaître aisément les activités qui s’y déroulent.

En un clin d’œil, le visiteur repère les escaliers, les passerelles, le bureau d’accueil, qui s’imposent dans le décor avec leur teinte orangé vif tirant sur le rouge. C’est également le cas de l’impressionnant plafond de la piscine et de la pataugeoire, qui se fractionne en une grande mosaïque rectangulaire suspendue au-dessus de l’eau.

«La couleur exprime l’idée du mouvement, du sang qui circule dans nos veines quand on bouge. C’est l’expression de la vie à l’intérieur d’un corps vivant, contrairement à une couleur plus terne qui n’aurait exprimé que la matière ou l’espace», indique M. Saucier.

Le terrain de soccer, quant à lui, ne se démarque pas particulièrement par sa forme et est loin d’être aussi expressif que le secteur des plans d’eau. Il présente cependant de belles qualités, telles que sa fenestration, qui ouvre une jolie perspective sur le parc Marcel-Laurin et le développement résidentiel Bois-Franc.

Seul bémol: le petit gymnase à l’étage supérieur, hermétique, voire étouffant, qui tranche radicalement avec les qualités spatiales de l’ensemble du complexe.

Cela dit, il s’agit indéniablement d’un des plus beaux centres sportifs aménagés au Québec ces dernières décennies – pour ne pas dire à l’échelle canadienne –, aux côtés du Stade de soccer de Montréal, également signé Saucier + Perrotte Architectes.

Son positionnement stratégique près d’une école secondaire située à un jet de pierre permettra d’assurer un achalandage naturel, en plus d’inciter des ados à bouger.

À l’image d’une autre perle architecturale du boulevard Thimens, la Bibliothèque du Boisé, ce complexe sportif montre à son tour la puissance des concours architecturaux pour créer de petits bijoux régionaux au profit de la communauté.

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