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20 ans de créativité

Quand elle a mis sur pieds le camp de jour des ateliers beaux-arts, il y a 20 ans, Pauline Isabelle souhaitait permettre aux enfants d’exprimer leur créativité sans jugement.  Plus de 2000 jeunes ont depuis fréquenté ce camp alternatif, qui prend place chaque été au Centre communautaire Elgar.

«Ma plus grande fierté, c’est de voir des enfants qui reviennent chaque été. Certains sont là depuis des années, plusieurs de nos campeurs sont même devenus des moniteurs une fois plus vieux», explique Mme Isabelle.

C’est l’arrondissement de Verdun qui s’est tourné vers elle pour offrir un camp artistique à L’Île-des-Sœurs. Au début, l’organisme accueillait une soixantaine d’enfants. «Ça ne cesse d’augmenter depuis. L’année dernière, on en a eu 200», illustre l’instigatrice.

Pendant deux semaines, les enfants de 5 à 13 ans peuvent entre autres s’initier aux arts plastiques, à la céramique, au théâtre, à la danse, au cirque et à la vidéo. Une façon pour eux d’apprendre à se connaître, croit Mme Isabelle.

«Plusieurs jeunes nous ont dit que les cours de théâtre, par exemple, leur avaient donné confiance en eux. Ils sont plus à l’aise de parler devant les gens. Ça leur donne aussi l’occasion de montrer à leurs parents qu’ils sont capables de s’exprimer», avance-t-elle.

Tous égaux
Pauline Isabelle enseigne la peinture auprès des petits et des grands depuis 30 ans. Avec son camp de jour, elle s’est donné comme mission d’offrir aux enfants un espace pour explorer à travers l’art,  sans jamais se sentir jugés.

«Je trouve que de nos jours, à l’école ou même dans leurs loisirs, les enfants sont trop notés. Ici on n’évalue pas leur création, on ne les compare jamais entre eux. On ne leur demande pas de créer des chefs-d’œuvre, on veut qu’ils expérimentent et qu’ils s’amusent», fait-elle valoir.

Elle cite également l’exemple d’une campeuse avec une légère différence qui s’est jointe à eux l’année dernière. «Elle fréquente une école spécialisée et au camp, elle était avec des enfants réguliers, de son âge. On lui a fait une place et personne ne s’est moqué d’elle.»

Au-delà des projets d’art plastique, qu’elle a beaucoup aimés, la fillette a découvert un endroit inclusif, où tous les enfants sont égaux. «Elle s’est complètement ouverte aux autres. Finalement, elle est restée avec nous tout l’été, plutôt que seulement deux semaines», raconte Mme Isabelle.

Exposition
Afin de souligner le 20e anniversaire de ses camps, Pauline Isabelle organise une exposition de photos et de vidéos au Centre Elgar, sorte de rétrospective. «On ne présente pas d’œuvres, parce que les enfants repartent évidemment avec leurs créations à la fin de l’été, précise-t-elle. Mais on a gardé beaucoup d’archives qui illustrent l’évolution du camp au fil des ans.»

L’exposition se tiendra du 29 mars au 13 avril.

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