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Le défi de l’après-débat

Les débats sont derrière nous. Je n’aurais jamais pensé dire ça mais… heureusement! Il y a eu des moments des quatre débats qui ont permis de saisir davantage la vision des principaux partis. Il n’en demeure pas moins que les échanges souvent trop musclés et les attaques toutes faites nous ont laissés sur notre faim.

Il est certain qu’un débat demeure un moment charnière de la campagne. Par le passé, les sondeurs, dont Jean-Marc Léger, ont observé que 45 % des électeurs arrêtaient leur choix après le débat. Cette fois, il n’y avait pas qu’un débat. On devait aussi ajouter trois face à face. On peut se demander si la formule jouera différemment sur l’opinion publique.

Cela ne veut pas dire que le travail soit terminé pour autant. Il reste encore une dizaine de jours avant le 4 septembre. Les débats ont ouvert certains fronts et les chefs devront prendre les prochains jours pour expliquer, clarifier. Il reste encore bien des défis à relever et biens de écueils à éviter.

Commençons par les oubliés. Jean-Martin Aussant d’Option nationale aurait bénéficié de la visibilité associée au débat. Il a toutefois bien tiré son épingle du jeu dans les médias et en s’activant sur les médias sociaux.

Si la visibilité compte, l’important pour lui sera surtout de conserver son poste de député. Une tâche qui ne semble pas impossible selon un récent sondage. Mais qui demandera de concentrer ses efforts et ceux de ses supporters sur le terrain.

Fort de la performance de Françoise David, Québec solidaire se voit déjà avec six sièges à l’Assemblée nationale. Un objectif ambitieux qui demandera d’alimenter le vent dans les voiles. Ce qui est sûr, c’est que le comté de Gouin est devenu prenable depuis le débat des chefs de dimanche.

François Legault sera la cible de tous. Il sort gagnant de l’épreuve des débats, selon plusieurs observateurs. Bref, il pourrait maintenant causer des surprises. Pauline Marois et Jean Charest voudront freiner sa remontée, particulièrement auprès du vote francophone qui décidera de la couleur du gouvernement et s’il sera majoritaire ou minoritaire. Il devra être en mesure de conserver son plan de match et éviter les distractions.

Jean Charest doit inverser la tendance et les grands rendez-vous ne semblent pas avoir donné les éléments nécessaires pour le faire. Son défi : freiner sa chute. Pauline Marois devra également conserver sa base et y ajouter quelques points pour espérer se retrouver en zone majoritaire. La dynamique de l’électorat souverainiste jouera pour beaucoup. C’est d’autant plus vrai qu’elle devra clarifier sa position sur les référendums d’initiatives populaires.

Chose certaine, ces quatre rencontres des chefs laisseront des traces et teinteront la fin de la campagne. Reste à savoir comment l’opinion publique se cristallisera, mais force est d’admettre que cette campagne est tout sauf ennuyante.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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