Porté par la volonté de trouver des solutions innovantes aux enjeux d’aménagement du secteur Assomption Sud, le collectif Sauvons le ruisseau Molson propose de réactiver le ruisseau, canalisé dans les années 50, en l’incorporant à un système efficace de gestion des eaux pluviales.
Le regroupement est né de la démarche du droit d’initiative pour obtenir une consultation publique dans le contexte du développement d’un pôle industrialo-portuaire dans l’arrondissement de Mercier – Hochelaga-Maisonneuve (MHM).
Le collectif compte plus de 200 sympathisants et il est notamment appuyé par le Conseil régional en environnement (CRE) de Montréal qui est convaincu qu’un projet de réhabilitation du ruisseau Molson viendrait enrichir la biodiversité des lieux.
Une telle initiative permettrait de raviver un pan important du patrimoine historique du quartier et contribuerait à la lutte aux îlots de chaleur, estime l’organisme environnemental.
Le ruisseau Molson pourrait être intégré à un nouveau corridor vert et bleu composé de divers milieux naturels, allant de la friche herbacée, aux boisés et aux milieux humides.
Cet espace agirait en tant que zone tampon écologique entre les infrastructures routières et industrielles, déjà présentes, et les zones résidentielles.
Les membres du collectif se préparent activement en vue des consultations publiques que tiendra l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) sur ce qui est maintenant convenu d’appeler le dossier Assomption Sud, depuis que les élus de Projet Montréal de l’arrondissement – maintenant majoritaires – ont décidé de mettre de côté le projet de «Cité de la logistique».
Les dates des consultations publiques de l’OCPM n’ont pas été déterminées et Projet Montréal n’a toujours pas présenté officiellement les détails de son propre projet pour le site de l’Assomption Sud.
«On est tanné de la culture du secret qui entoure tout le développement du secteur Assomption Sud», déplore Julien Bourbeau, un citoyen grandement engagé dans la sauvegarde du ruisseau Molson.
Des travaux d’arpentage semblent avoir débuté en lien avec le nouveau viaduc de la rue Notre-Dame, dans le secteur du centre de soins de longue durée (CHSLD) du pavillon Grace Dart, qui permettra aux camions de circuler plus facilement à l’entrée et à la sortie du port de Montréal.
«C’est dans l’axe direct du bassin du ruisseau Molson – cela compliquera sa réhabilitation- mais pourtant, on nous dit que les plans ne sont pas faits. Ça n’a pas de sens. On ne lâchera pas», note M. Bourbeau.
Ray-Mont Logistique
Pendant ce temps, l’entreprise Ray-Mont Logistique poursuit ses travaux de décontamination et les travaux de remblaiement de la partie du marais présent sur le terrain – ancien site de la Canadian Steel Foundries – qu’elle a acquis avancent rondement.
Une étude de caractérisation du marais datée de 2015 par une firme spécialisée faisait ressortir que les eaux et sédiments sont pollués.
Le marais est de «très faible valeur écologique» en raison de sa faible superficie, son absence de lien hydrologique avec d’autres milieux humides ou milieux hydriques, sa faible biodiversité et la forte présence de phragmites, une plante envahissante, écrivait-on.
Dans le cadre des consultations publiques liées au projet de l’entrepreneur, il avait été mentionné que le marais serait remblayé et qu’un nouveau bassin de rétention pour les eaux de ruissellement serait mis en place sur le site.
Un plan de réhabilitation a été approuvé en janvier 2018 par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Le remblai du milieu humide est connu du ministère et a fait l’objet d’une autorisation.