Mai 1988. La maison des jeunes MAGI ouvre officiellement ses portes. Trente ans plus tard, l’organisme demeure toujours une ressource incontournable pour les adolescents.
Si la mission de l’organisme demeure de former des jeunes critiques, actifs et responsables, les moyens pour y arriver ont grandement évolué.
«En 2018, nous sommes très loin de la formule des «drop in», un endroit où les adolescents venaient simplement se regrouper pour discuter entre eux, que pouvaient être les maisons des jeunes de l’époque. Aujourd’hui, nous travaillons sur le sentiment d’appartenance pour les impliquer dans de nombreux projets et plusieurs services leur sont offerts», mentionne Denis Tremblay, l’actuel directeur général de MAGI.
Sports, formations en photos et vidéos, ateliers culinaires, conférences sur des thématiques touchant les adolescents, bénévolat, les jeunes ont plusieurs façons de s’exprimer, de prendre part à la vie communautaire du quartier ou encore d’être actifs.
Dans un quartier comme celui de Mercier-Ouest, qui est l’un parmi ceux où les jeunes passent le plus de temps devant un écran, selon des données de Statistiques Canada, MAGI devient un lieu important de socialisation.
En poste depuis près de 18 ans, M. Tremblay a vu des milliers d’adolescents passer dans les locaux de MAGI. Sa plus grande fierté demeure sans aucun doute de les voir se réaliser dans les diverses facettes de leur vie et d’avoir pu contribuer d’une façon ou d’une autre à leur épanouissement.
«Ici, les jeunes sont au centre de nos décisions et de nos actions. Il est très important de développer un lien de confiance avec eux. On s’adapte à leurs besoins.
«Je dis souvent à mes animateurs qu’il y a deux phrases que je ne veux pas entendre de leur part: « ça toujours été comme ça » et « ça marchera pas ». Il faut savoir oser.»
Quand il parle des adolescents, M. Tremblay le fait avec fierté, lui qui a la chance de les côtoyer tous les jours.
«Les jeunes d’aujourd’hui ont une grande maturité professionnelle. Ils travaillent de plus en plus tôt. Au niveau de leur maturité émotionnelle ou affective, un non, une peine d’amour ou des difficultés scolaires et tout devient dramatique à leurs yeux.
«C’est souvent tout ou rien dans leurs émotions. Ils ont besoin d’être encouragés et d’être écoutés. C’est ce que nous faisons au quotidien à la maison des jeunes de multiples façons.»
Comme tous les organismes communautaires travaillant en prévention, il est difficile de mesurer concrètement les impacts que peut avoir une maison des jeunes.
Cet impact serait plus perceptible si la maison des jeunes n’existait pas. Mais quand on voit où sont rendus plusieurs anciens de MAGI (enseignants, travailleurs sociaux, sciences, etc.), l’organisme peut certainement dire mission accomplie.