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Le choc de la réalité

Le choc de la réalité a frappé. Le gouvernement comme les Québécois ont senti que l’euphorie de la campagne électorale qui avait donné des ailes à Mme Marois est plombée par une marge de manœuvre budgétaire microscopique. Résultat : il y a un fossé entre les promesses faites en campagne électorale et le budget Marceau déposé mardi. Le ministre des Finances n’avait pas le choix de s’adapter à la réalité économique et financière du Québec, mais cela n’est pas sans conséquence.

Si Darwin a dit qu’on doit s’adapter ou disparaître, il est possible que l’exception à cette règle soit politique. En effet, le gouvernement s’adapte aux contraintes budgétaires, mais, ce faisant, il brise des promesses, risquant d’en décevoir plus d’un. Particulièrement des électeurs qui avaient choisi le PQ pour des engagements comme l’abolition de la taxe santé ou le gel des tarifs du bloc patrimonial d’Hydro-Québec.

Le message que livre le gouvernement avec ce budget est que les finances du Québec sont serrées. Stéphane Bédard l’a dit à plusieurs occasions dans sa présentation : les taux d’intérêt sont bas, et cela tombe bien, car l’endettement du Québec occasionne des coûts importants. Ce qui est moins clair, mais qui semble être écrit entre les lignes, c’est que, pour maintenir de bas taux, le Québec doit maintenir l’équilibre et faire preuve de rigueur. Au point où le PQ doit faire certains renoncements pour ne pas se payer une décote des agences de notation.

Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, les agences ont le pouvoir de déstabiliser une économie. Parlez-en à la France, qui vient de subir ce mauvais sort. Au-delà de l’humiliation de recevoir une mauvaise note, la décote a pour résultat de faire monter les taux d’intérêt. Troisième poste en importance, derrière la santé et l’éducation, le service de la dette occupe 10 % des dépenses du gouvernement. Imaginez que les intérêts que vous payez sur votre hypothèque et vos autres dettes soient en troisième place dans votre budget!

Cela dit, le gouvernement s’est donné le défi colossal de maintenir les dépenses à 1,8 % de croissance. La colonne des revenus présente aussi des défis de taille, soit de générer de la richesse et de combler l’écart. Avec un début de mandat chaotique, Mme Marois et son équipe devaient envoyer un message d’ouverture à la croissance. Ce budget était une étape incontournable. Reste maintenant à livrer la marchandise… ce qui
est loin d’être simple.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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