Les sessions parlementaires à Québec comme à Ottawa sont terminées depuis un moment. Que font nos élus pendant l’été? Ils travaillent dans leur comté, voient à la gestion de leurs dossiers et, oui, ils prennent des vacances. À quel endroit? À quel moment? On ne le sait pas, et c’est bien comme ça.
De fait, l’itinéraire de nos élus ne nous est communiqué que lorsqu’il y a une crise, comme ce fut le cas avec la tragédie de Mégantic. Ainsi, on a appris que le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, avait dû mettre un terme à une croisière en Europe pour venir assumer ses responsabilités. Point. Pas besoin d’en savoir plus. Des vacances en pleine campagne électorale peuvent certes susciter plus d’attention. Ce fut le cas de Ruth Ellen Brosseau, partie à Las Vegas. Elle a tout de même gagné son siège.
Donc, en général, nos élus n’ont pas de comptes à rendre sur leurs vacances. Ici, c’est normal et accepté. Nos élus, comme nos vedettes, n’ont pas à subir la pression des photographes de la presse à potins lorsqu’ils sont à la plage. La situation est fort différente ailleurs. François Hollande, Nicolas Sarkozy ou Barack Obama apprécieraient grandement cette tranquillité d’esprit.
Ces jours-ci, en France, les rumeurs vont bon train. Tous les commentateurs spéculent. Non, ils ne se demandent pas quelle sera la politique qui pourra relancer François Hollande ou encore si l’économie reprendra. Tous ont les yeux rivés sur l’Élysée pour connaître la destination vacance du président. L’an dernier, François Hollande, alors fraîchement élu, avait pris le chemin de la résidence d’été des présidents à Vars. Voulant être un président normal, il avait choisi de faire le trajet en train, comme un Français normal. Les médias avaient couvert l’histoire, certains poussant même l’audace à publier une photo du président et de sa conjointe en maillot de bain.
Aux États-Unis, les vacances de la famille Obama font aussi la machette. La presse a été fort critique de leur destination l’an dernier. La famille du président a dû changer ses habitudes. Martha’s Vineyard, une île au large du Massachusetts, était jugée trop huppée pour un président démocrate, particulièrement dans un contexte économique difficile. Et il n’y a pas que les vacances du président qui sont scrutées à la loupe, celles de sa conjointe aussi. Parlez-en à Michelle Obama, qui a été critiquée pour des vacances en Espagne en 2010.
Si les deniers publics sont dépensés, notamment pour payer les frais de sécurité liés au déplacement, on a le droit de poser des questions. Cela ne veut pas dire que l’on doit pour autant céder au voyeurisme. À la fin de l’été, ce qui compte, ce n’est pas tant de savoir à quel endroit nos élus ont rechargé leurs batteries, mais bien s’ils ont fait leur travail.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.