Acculé au mur, le président Obama a annoncé jeudi qu’il comptait annuler un exercice militaire en Égypte prévu pour septembre, en réponse à la répression violente de l’armée contre des manifestants pro-Morsi. Quelles peuvent-être les conséquences de ce geste sur les relations entre l’Egypte et les États Unis?
Semblables aux premières mesures punitives adoptées par les États-unis en juillet, à savoir l’interruption de la livraison de quatre avions chasseur, cette nouvelle décision est davantage une source d’humiliation. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle entraîne un changement d’attitude de la part des généraux qui voient les manifestants islamistes comme une menace existentielle à l’état égyptien.
Depuis le début, les États Unis ont renouvelé leurs appels aux dirigeants afin qu’on mette un terme à ces violences, mais jusqu’ici ces interventions ont eu peu d’effet. Donc plus qu’autre chose, cette décision révèle à quel point les États-Unis se trouvent à court d’option pour un retour à l’état de droit.
À la Maison Blanche, on doute même de l’efficacité d’interrompre l’aide financière d’1,5 milliards de dollars, car on sait déjà que l’Arabie saoudite, le Koweït et les Émirats Arabes Unis viendraient combler le vide. Ils ont déjà promis 8 milliards de dollars aux militaires depuis la chute de Morsi.
De toute façon, si les États Unis choisissaient aujourd’hui d’interrompre le flux de l’assistance financière à l’état égyptien, les effets ne s’en feraient pas sentir immédiatement puisque l’assistance militaire de cette année a déjà été déboursée.
Une chose est certaine, l’administration Obama paie aujourd’hui l’erreur de ne pas avoir revu sa politique face à l’Égypte depuis le renvoi d’Hosni Mubarak en 2011. Peut-être par peur de perdre le peu d’influence sur l’Égypte, les privilèges qu’ils ont de survoler le territoire et d’accéder au canal de Suez?