À la même date l’an dernier, le Québec était sous le choc. Les lendemains de soirée électorale amenaient plus de questions que de réponses, tant au niveau des résultats que des événements qui entouraient la victoire de la première femme première ministre du Québec.
Un an plus tard, il y a encore peu de réponses au sujet de la tragédie survenue au Métropolis, mais on en sait plus sur la façon de gouverner de Pauline Marois. La première année du gouvernement Marois n’a pas été marquée par de grands compromis. Au contraire, bien que minoritaire, la dame de béton a gouverné en majoritaire, suivant son agenda pour le meilleur et pour le pire.
Les premiers jours de son gouvernement ont été marqués par la confusion. Des décisions importantes comme la fermeture de Gentilly, annoncées sans préparation, une cacophonie ministérielle et des déclarations à l’emporte-pièce ainsi que la panique autour des effets pervers des mesures de compensation liées à l’abolition de la taxe santé auront provoqué un tollé dont le gouvernement peine à se départir. Tous ces éléments auront donné l’image d’un gouvernement sans tête dont les effets se seront vite fait sentir dans la satisfaction et les intentions de vote.
On joue avec les perceptions. Son statut de minoritaire n’a pas arrêté le gouvernement Marois. Le premier budget présenté à l’automne a été adopté sans négociations. Plusieurs éléments clés, comme la loi 1 sur l’intégrité, de même que les élections à date fixe, le financement des partis politiques, l’ont été avec la contribution de l’opposition.
Cela étant dit, d’autres éléments clés pour le gouvernement ont de l’eau dans le gaz. La première ministre, qui avait dit que toute avancée au niveau de la langue serait appréciable, joue maintenant du coude en se disant prête à retirer le projet de loi 14 à cause du manque de coopération de l’opposition. Sans tenir compte de l’ouverture de la Coalition avenir Québec à trouver un compromis.
Gouvernement minoritaire oblige, la date des prochaines élections continuera d’occuper une place importante dans le débat. Est-ce que l’économie fera foi de tout? Chose certaine, après un an de pouvoir, les indicateurs sont plutôt inquiétants pour le gouvernement. Si le débat sur la Charte des valeurs occupe tout l’espace pour l’instant, l’enjeu économique et le déficit zéro pourraient vite rattraper le PQ.
Est-ce que Mme Marois se dira : «Un an, c’est bien; mais deux, c’est mieux?» Les tendances des prochains sondages nous diront de quoi sera fait le printemps.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.