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Égypte: une mise à mort de l’Islam politique

Plus les jours passent, plus la résistance des opposants au coup d’état militaire contre le président Mohamed Morsi faiblit. La vie reprend progressivement son cours au Caire et la situation n’est plus une priorité pour la communauté internationale qui se réunit à New York cette semaine. La mise à mort de la démocratie au pays des raïs ne figure pas au menu de la 68e assemblée générale de l’Organisation des Nations unies.

Comme nous l’avions déjà analysé dans ces colonnes, depuis le renversement du premier président démocratiquement élu, le régime de Morsi a connu des dérives. Cependant, laisser l’armée reprendre le contrôle du jeu démocratique est un exercice dangereux. Après le gel des avoirs de tous les principaux dirigeants des Frères musulmans, la décision des militaires d’interdire ses activités et celles de toutes les organisations qui en découlent vient quasiment sceller le sort de cette organisation.

Devant le silence complice de la communauté internationale qui, prétextant l’urgence d’agir en Syrie, a tourné le dos à la démocratie égyptienne, l’escalade des mesures va se poursuivre jusqu’à ce qu’ultimement, les militaires en viennent à une interdiction probable du Parti de la liberté et de la justice. Les militaires iront jusqu’au bout de leur logique pour en finir une fois pour toutes avec l’opposition des Frères musulmans.

Si ce silence fait partie d’un calcul politique, la mise à mort de la démocratie n’aura pas que des répercussions en Égypte car, comme l’a démontré «le printemps arabe», les populations musulmanes sont de plus en plus nombreuses à remettre en question les régimes dictatoriaux au pouvoir dans la région. «L’islam politique» ne mourra pas avec les Frères musulmans… Loin de là.

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