Fidèle à moi-même, je suis en retard pour la fête, même la mienne. Le 9 octobre 2008 apparaissait dans les pages du journal Métro un jeune baveux. Jeune baveux c’est un pléonasme, jeune tout court dans le fond.
«Voudrais-tu écrire des chroniques d’humeur?» «Heee oui!» «Parfait. Trouve-toi un titre concept de chronique.» Avec prétention. Sur la version papier, il n’y figure plus, mais sur la page web, si. Avec prétention. Je trouvais ça drôle, et surtout très juste. J’étais qui pour avoir une colonne d’opinion, d’humeur? En quoi mes mots avaient plus de poids que ceux dans la section Opinion des lecteurs? Rien. Alors tant qu’à jouer le jeu, allons-y à fond, avec prétention.
C’était un rêve d’avoir une colonne d’humeur. Quand vous me dites, m’écrivez : «Quand tombe le lundi, je saute sur le journal pour te lire», ça fait plaisir. Parce que moi aussi, j’ai déjà sauté sur des journaux certains jours précis de la semaine pour sauter sur les textes d’Avard ou Falardeau. Quel beau moment quand j’allumais : «On est jeudi aujourd’hui!!!» Je me souviens très bien de cette sensation, alors savoir que je l’ai créée pour certains, c’est un très beau feeling. Un rêve accompli. Merci.
Cinq ans c’est un secondaire complet! Ironiquement j’ai grandi, vieilli, maturé autant dans ces cinq dernières années, que dans mes cinq années de secondaire. Les différences d’avec mon secondaire sont que je mets des jeans vraiment moins larges, je fais des sons bizarres quand je me lève d’à terre, et quand je me peigne, je mets de la pâte à cheveux et non du gel. Du gel style «mouillé» que j’enduisais sur mon cuir chevelu assez pour être légal sur une moto sans porter de casque.
Cinq ans de chroniques funny, fâchées, mêlées, nuancées, tantôt venant de mes tripes, tantôt de mon front, ayant l’air des fois brillant, des fois d’un gros nono. Quand j’ai commencé, mon objectif premier était d’être le plus vrai possible et avoir un style libre où je pourrais, comme sur un album de musique, varier les styles, les moods de mes chroniques, quitte à avoir l’air un peu fou parfois, pas très «mainstream chroniqueur». Mettre un peu d’art dans l’opinion, c’était ça le projet, ce l’est encore.
Merci au rédacteur en chef Eric Aussant pour la carte blanche que tu me donnes. Aucune censure en cinq ans. Juste des : «Ouin, ça va faire jaser.» Bon, y a la p’tite phrase en bas qui s’est ajoutée un moment donné : «Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.» C’est toujours bien drôle quand cette phrase suit une fin de chronique inoffensive, du genre où je fais l’éloge des grands-mamans. T’aimes pas ta grand-maman, Eric?
Bref, pour ces cinq années où cette tribune, votre lecture, vos commentaires m’ont fait vivre dans tous les sens du terme, je vous dis un gros merci. Grâce à cette chronique, je suis un meilleur gars, humoriste, auteur. Sans prétention.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.