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Un tournant?

Le plus récent sondage CROP place les libéraux au premier rang. De fait, si une élection avait eu lieu durant le coup de sonde, l’équipe de Philippe Couillard aurait probablement formé le gouvernement. Pour reprendre une expression consacrée, si la tendance se maintient, ce gouvernement aurait été presque majoritaire. Mais les deux dernières semaines ont été pour le moins éprouvantes pour le chef libéral. Elles pourraient marquer un tournant et briser cette tendance qui place les libéraux en tête depuis l’arrivée du nouveau chef.

L’épisode Fatima Houda-Pepin a été un test de leadership. Pas tant parce qu’il aura décidé de maintenir sa députée au caucus que parce qu’il aura nuancé sa position sur la charte. Celui qui avait affirmé haut et fort qu’il faudrait lui passer sur le corps avant de limiter les droits individuels des Québécois s’est ravisé. Ce qui a donné la perception que comme le roseau, il pouvait plier avec le vent.

Sitôt la crise terminée, il a ouvert une nouvelle faille en tergiversant sur la période nécessaire pou rééquilibrer le budget. On avait rarement vu un tel fossé entre un chef et son parti. De son côté, le chef affirmait que l’atteinte du déficit zéro était impossible dans les délais fixés. Pendant qu’au même moment ses députés mettaient de la pression sur le gouvernement pour se prononcer sur un échéancier. Rarement a-t-on vu un tel manque de coordination et de cohérence sur un sujet si stratégique. L’équilibre budgétaire sera l’enjeu central pour la survie du gouvernement du Parti Québécois lors du prochain budget.

Depuis son arrivée à la tête de son parti, M. Couillard a eu son lot d’embûches. Ses opposants ont tenté de ramener à l’avant-scène ses amitiés avec John Porter. Il a dû expliquer ses rencontres avec l’UPAC et commenter plus tard que tôt les visites de l’unité au siège social de sa formation politique. Des financiers du PLQ se sont retrouvés dans la mire de l’UPAC et de la commission Charbonneau. Tout ça sans trop perdre de points politiques.

Or, c’est souvent l’addition en politique qui change la perception. Reste à savoir si les déboires des récents jours laisseront une trace dans l’opinion publique. Ce n’est que dans quelques mois que l’on pourra pleinement mesurer l’impact de l’épisode Fatima Houda-Pepin. On saura alors s’il aura été le moment décisif.

Le chef libéral étant candidat dans Outremont, son entrée en Chambre comme représentant de ce château fort sera officielle le 9 décembre prochain. Cela facilitera sûrement la tâche d’établir des lignes de communication plus claires avec les membres de son équipe. En attendant, Philippe Couillard est difficile à suivre. Ses adversaires ne manqueront pas de le souligner.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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