Deux annonces importantes faites la semaine dernière risquent d’influencer la manière dont nous allons non seulement penser le développement de notre société au cours des prochaines décennies, mais aussi y procéder.
La première et certainement la plus importante des deux est celle des chefs de trois nations autochtones, réunis à Halifax pour la rencontre annuelle de l’Assemblée des Premières Nations, qui ont exigé un moratoire de 12 ans sur toute activité de l’industrie pétrolière et gazière dans le golfe du Saint-Laurent.
Les chefs des nations innue, malécite et micmaque estiment que les projets d’exploitation pétrolière et gazière dans le golfe sont risqués d’un point de vue environnemental et qu’ils contreviennent probablement à leurs droits ancestraux.
Une telle résolution de la part de chefs des Premières Nations il y a une année à peine n’aurait probablement pas fait les manchettes, mais le jugement de la Cour suprême reconnaissant, pour la première fois, un titre ancestral autochtone sur le territoire de six bandes d’une Première Nation britanno-colombienne a tout changé. La Cour leur confirme en effet le droit de gérer un territoire de plus de 1750km2.
Que ce soit pour les projets miniers, les projets de développement énergétique, tels les sables bitumineux, ou encore les projets de pipelines, la reconnaissance du droit de gestion s’applique désormais. Après avoir longtemps fait fi des droits ancestraux des Premières Nations canadiennes, toute une succession de gouvernements fédéraux et provinciaux devront maintenant composer avec cette nouvelle donne.
L’autre annonce qui a retenu mon attention est celle du ministre québécois de l’Environnement, David Heurtel, quant à la mise sur pied d’un comité-conseil sur les changements climatiques. Il s’attend à ce que ce comité conseille le gouvernement sur les orientations et les actions les plus porteuses en matière de lutte aux changements climatiques.
Le comité devra notamment se pencher sur quatre chantiers, dont la détermination de la cible de réduction des émissions de GES post-2020, le développement accru des technologies propres et l’élaboration d’un plan de transition vers une économie moins consommatrice de carbone à moyen et à long terme.
L’un dans l’autre, ces travaux devraient alimenter le débat sur de meilleures façons d’assurer notre développement et notre prospérité en tenant compte à la fois de considérations sociales et environnementales.