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Conseils d’ami

Si François Legault devait passer quelques heures en compagnie de Thomas Mulcair pour parler stratégie politique, il lui dirait certainement qu’il n’y a rien de plus imprévisible que l’électorat. Il lui parlerait probablement aussi des embûches qui peuvent rapidement mettre fin à une lune de miel politique.

Il faut se souvenir qu’il n’y a pas si longtemps, le parti de François Legault avait le vent dans les voiles. L’insatisfaction à l’égard du gouvernement était au plafond et la bisbille au PQ devait lui laisser le chemin libre. Aujourd’hui en queue de peloton dns les sondages, il souhaite raviver la flamme grâce au congrès de sa formation politique.

Rien ne dit qu’il échouera, mais il est certain que le chemin vers le succès sera plus ardu que prévu.

Pour l’instant, Thomas Mulcair fait les bons choix. Sa campagne publicitaire est un bon coup. Un message positif qui le définit avant que les conservateurs ne le fassent. On a beau dire, les campagnes publicitaires négatives sont redoutables.  Demandez-le à Stéphane Dion et à Michael Ignatieff qui ont été marqués par des thèmes comme «Not a leader» et «Just visiting».

Se définir ne sera toutefois pas le seul défi du nouveau chef du NPD. Lui qui s’est donné le mandat de poursuivre la modernisation de son parti devra asseoir la crédibilité de son équipe, grâce à son ancrage au Québec et profiter de l’élan que lui donne sa victoire au leadership.

Loin de polariser les débats gauche-droite comme le souhaiterait Stephen Harper, s’il gagne son pari de repositionner son parti, Thomas Mulcair pourra occuper un espace politique beaucoup plus grand et ainsi gruger une part de l’électorat traditionnellement libéral. Il pourra aussi mobiliser des électeurs conservateurs déçus par certains choix plus dogmatiques que pragmatiques.

Si François Legault devait partager son expérience récente avec Thomas Mulcair, il lui dirait sûrement que le temps est un facteur impitoyable et que la versatilité de l’électorat, si elle lui ouvre des portes, peut aussi lui en fermer rapidement. Il lui dirait de ne rien tenir pour acquis, mais aussi de multiplier les tournées pour construire son parti.

Au Québec, le nouveau chef du NPD a cependant un avantage. Jack Layton lui a laissé plusieurs députés en héritage. Reste à voir comment il entend les mettre en valeur et leur donner la chance de se démarquer.

 

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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