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C’est mal parti!

Le torchon brûle entre les municipalités et leur ministre. C’est particulièrement vrai pour Laval et pour Longueuil. Après avoir signé un pacte fiscal qui réduisait de 300 M$ les transferts de Québec vers les municipalités, voilà que le dévoilement de certains budgets municipaux laisse poindre une «taxe Moreau» attribuable à cette ponction. Sauf que le ministre n’entend pas porter cette responsabilité.

M. Moreau compte rembourser aux contribuables toute hausse attribuée au pacte fiscal et soustraire d’autant les transferts aux municipalités. Les maires ne le prennent pas. Le ministre s’ingère dans leur gestion, ce qui est bien loin de ce qui avait été promis. On repassera pour l’autonomie.

Lors du Sommet des municipalités tenu à la veille de l’élection d’avril dernier, tous les aspirants au poste de premier ministre se sont engagés à reconnaître les municipalités comme de réels gouvernements de proximité. Dans son discours d’ouverture, Philippe Couillard confirmait son intention de donner davantage de pouvoir au palier municipal. «Nous désirons refonder le partenariat entre Québec et les municipalités, bannir le terme “créature” et envisager l’avenir sur la base de deux ordres de gouvernement qui ont leurs responsabilités propres et qui travaillent ensemble au service du même contribuable.»

On est loin du discours tenu pendant la campagne électorale. Le ministre Moreau et les municipalités sont en guerre ouverte. Loin d’aimer l’idée de voir la «taxe Moreau» voir le jour, le ministre a décidé de ne pas s’en laisser imposer. Rarement d’ailleurs a-t-on vu un ministre des Affaires municipales employer un ton aussi dur.

Or, en matière municipale, l’équilibre est fragile. Tout récemment, les municipalités se réjouissaient de l’adoption de la loi 3, qui devait les aider à combler le déficit actuariel lié aux fonds de pension des employés municipaux. Maintenant, on voit mal comment il sera possible de recoller les morceaux nécessaires à une saine collaboration.

Comme citoyen, on ne peut que souhaiter que le dialogue revienne entre les municipalités et leur ministre. Car il faut le dire, si jamais on parvenait à mettre le bon pouvoir à la bonne place, peut-être que le citoyen serait mieux servi et à meilleur compte. C’était, rappelons-le, l’objectif initial d’un nouveau pacte fiscal.

Pour l’instant, nous avons droit à un débat d’initiés. Lorsque cela se produit entre les élus de deux paliers différents, c’est toujours le contribuable qui est pris en sandwich. Malheureusement, en fin de compte, c’est toujours lui qui paye la note.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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