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Le retour du débat référendaire?

Un sondage ne fait pas le printemps. C’est un instantané de l’humeur de la population qui nous permet de saisir le climat politique ambiant. Ainsi, si la tendance se maintient, le récent sondage CROP nous permet de dire que le débat référendaire reprendrait le devant de la scène avec l’arrivée de Pierre Karl Péladeau à la tête du Parti québécois. Sans ambiguïté pour les électeurs, PKP n’est ni à gauche ni à droite, mais son discours est perçu comme contré complètement sur l’indépendance du Québec.

Il s’est défini lui-même, d’abord à l’aide du poing levé l’an dernier. À force de marteler qu’il veut faire du Québec un pays, le message a collé. Cela permet de clarifier les choses auprès de l’électorat. Il est un indépendantiste pressé. Pas question de tergiverser entre le bon gouvernement et l’option souverainiste.

M. Péladeau a clairement dit ne pas vouloir gouverner une simple province.

Par ailleurs, pour ce qui est du chemin à prendre pour se rendre au pays, il y a plus de flou. Alexandre Cloutier a fixé à un million le nombre d’électeurs nécessaires pour entamer la démarche vers le référendum. Cela clôt le dossier pour lui. Le meneur de la course à la direction du PQ, lui, doit clarifier sa pensée. Son porte-parole a dû corriger le tir après que PKP a laissé entendre qu’un référendum ne serait pas obligatoire pour déclarer l’indépendance. On aura sûrement la chance d’en savoir plus dans le cadre des cinq débats.

Cela étant dit, chaque fois qu’une question sera posée à M. Péladeau, on peut s’attendre à ce qu’il réponde selon son prisme indépendantiste. Comme on le mentionne dans ses outils de communication, «La promotion de l’indépendance ne doit plus être traitée comme un enjeu distinct de l’action quotidienne du PQ, mais doit servir de grille d’analyse dans l’évaluation de l’ensemble des politiques de l’État du Québec.»

Ce qui ravira tous les sympathisants souverainistes et aussi les libéraux, qui y verront une opportunité de consolider leur base dans la polarisation du débat. La CAQ, qui sait ce que c’est que de flotter en tête des sondages, souffrira clairement de ce manque d’espace pour les prochains mois.

Il faudra cependant voir ce qui arrivera à long terme. Il n’y a pas d’élection avant quelques années. Les Québécois ont eu un avant-goût d’une élection qui tournerait autour de la question référendaire. Les deux premières semaines de l’élection de 2014 ont été l’illustration d’une campagne qui reprendrait l’axe souverainiste-fédéraliste, avec les résultats que l’on sait. Reste à savoir si PKP et l’énergie médiatique autour de la course permettront de raviver une flamme durable pour un retour du débat référendaire?
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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