Chose promise chose due: on va jaser de compostage aujourd’hui.
Vous avez peut-être entendu le responsable des questions d’environnement au comité exécutif de la Ville de Montréal, M. Réal Ménard, annoncer qu’à partir de 2019, la collecte du compost va s’étendre à l’ensemble des habitants de l’île de Montréal.Une excellente nouvelle!
Il faut dire que Montréal et l’ensemble de la région métropolitaine traînent de la patte lorsqu’on les compare à Vancouver ou à Toronto.
L’objectif de la grande région de Vancouver est d’enfouir 90% moins de déchets en 2020 qu’elle ne le faisait en 2010, l’objectif pour 2015 étant de 70%.
À Toronto, ce sont plus de 50% des matières organiques et recyclables qui ont été détournées des sites d’enfouissement en 2014. L’an passé, lorsqu’on a additionné la collecte des feuilles et des sapins de Noël au compostage domestique, ce sont 220 000 tonnes de matières qui ont été récupérées à Toronto.
Le portrait est hélas beaucoup moins reluisant chez nous. Ça ne va pas trop mal du côté des matières recyclables, puisque nous en sommes environ à 58 % de récupération (l’objectif étant de 70%), mais seulement 100 000 sur plus de 700 000 ménages montréalais sont desservis par un système de collecte des matières organiques.
Il y a bien sûr le compostage communautaire, mais il ne permet qu’à un petit nombre de ménages de composter leurs déchets organiques. Ayant récemment déménagé, je suis moi-même sur une liste d’attente depuis plus de deux mois pour une «place» de compostage, puisque la collecte n’est pas disponible là où je vis.
En fait, dans l’agglomération de Montréal, seul Senneville dépasse le seuil de 60% de collecte des matières organiques, objectif que l’ensemble des municipalités devrait déjà avoir atteint, et 19 territoires n’atteignent même pas 20%.
La Ville de Montréal entend remplacer une des deux collectes de déchets par semaine par la collecte des déchets organiques.
Donc, pas plus de camions sur nos rues! Certains se demandent peut-être pourquoi faire tout ça?
D’abord, alors qu’on pensait qu’on pouvait enfouir à jamais tous nos déchets, on a pris conscience des coûts et des impacts de l’enfouissement. Ensuite, les matières organiques enfouies se décomposent et émettent un gaz à effet de serre, le méthane, environ 25 fois plus puissant que le CO2 pour provoquer le réchauffement climatique. Et enfin, les matières organiques peuvent être compostées, et le méthane peut être récupéré pour en faire de l’électricité ou encore pour que le réseau de Gaz Métro puisse s’en servir.