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Les paramédicaux veulent rouler sur les voies réservées en tout temps

Photo: Archives TC Media

Les paramédicaux veulent pouvoir circuler en ambulance en tout temps dans les voies réservées aux bus.

Au cours de la consultation publique de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) sur la réforme du Code de la sécurité routière du Québec, qui se déroule jusqu’à mercredi à Montréal, la Corporation des paramédics du Québec a réclamé mardi que ses membres puissent conduire leur ambulance sur des voies réservées pour bus lorsqu’ils prennent en charge un patient qui n’est pas en danger de mort.

«Les gens pensent que quand on n’a pas de sirène, on n’a pas de patient, a avisé mardi le président-fondateur de la Corporation des paramédics du Québec, Patrick Dufresne, en marge de la consultation publique. On a de plus en plus de patients qui ne sont pas en mode urgent parce qu’on apporte des soins à domicile.»

M. Dufresne a donné l’exemple d’un patient éprouvant des difficultés respiratoires. Avant le départ en ambulance, les paramédicaux lui administreront un médicament dont l’effet est d’environ 15 minutes. «On n’ira pas en mode urgent parce que le patient n’est pas en danger de mort. Si on arrive trop tard à l’hôpital, peut-être qu’il va falloir donner un deuxième médicament», a explique le président de la Corporation des paramédics du Québec.

«[La circulation des ambulances dans les voies réservées] réduirait le temps de transport et elle augmenterait la disponibilité des ambulances», a ajouté M. Dufresne. Ce dernier a souligné que le mégachantier de reconstruction de l’échangeur Turcot complique les déplacements des ambulanciers, d’autant que l’un de leur centre opérationnel d’Urgence-Santé se trouve à LaSalle.

Le transport des paramédics est encadré par un protocole d’intervention qui stipule les situations ou ils doivent circuler avec ou sans les gyrophares en fonction. Avec l’accord des sociétés de transport, les ambulanciers peuvent rouler sur les voies réservées par bus si l’état du patient est jugé instable et que celui-ci doit être conduit très rapidement à l’hôpital. Toutefois, ils le font rarement puisqu’ils préfèrent circuler dans la voie de gauche et encourager les automobilistes à se pousser vers la droite pour libérer le passage.

«Quand les voies réservées sont à droite, elles sont plus ou moins utiles pour nous parce que les gens pourraient avoir tendance à se tasser à droite, devant nous, en entendant une sirène», a dit Patrick Dufresne. Ce dernier croit que, même en permettant aux ambulances de rouler en tout temps dans les voies réservées, la circulation des bus ne serait pas trop perturbée.

Métro a contacté la Corporation d’Urgence-Santé pour connaître son avis. Au moment de mettre en ligne, personne n’avait rappelé.

La Société de transport de Montréal s’est dite pour sa part ouverte à l’idée d’autoriser les ambulances à se déplacer dans les voies réservées pour bus. «Nous estimons qu’elles ne nuiraient pas à la fluidité de la circulation», a fait savoir sa porte-parole, Amélie Régis, dans un échange de courriels.

Pour un principe de cohabitation
Le principe de prudence, voulant que les usagers de la voie publique doivent veiller aux plus vulnérables et que les sanctions soient établies en conséquence, a été réclamé par plusieurs organismes, dont la Ville de Montréal, Vélo Québec et le Conseil régional de l’environnement à Montréal (CRE-Mtl). Celui-ci a aussi proposé d’ajouter un principe de cohabitation voulant que chacun fasse attention à l’autre dans un même espace public. Pour y arriver, son porte-parole, Félix Gravel, a proposé de hausser les sanctions et d’assurer une plus grande présence policière aux endroits problématiques. Il a donné l’exemple de la Ville de L’Assomption qui, avec ces moyens, fait respecter les passages piétons. M. Gravel a noté que le taux de décès des piétons et des cyclistes pour 100 000 habitants est plus élevé à l’échelle du Québec (4,4) qu’à Montréal (1,5). «Ce me porte à penser qu’on peut cohabiter encore plus qu’on le pense, entre différents usagers, et plus on va être nombreux à cohabiter, plus on va comprendre que la route, ça ne sert pas juste d’aller d’un point A à un point B le plus rapidement possible, c’est aussi d’être en interaction avec d’autres usagers», a dit M. Gravel

En faveur de bus scolaires techno
Les autobus scolaires devraient être munis de caméras, a recommandé le président de FxS, Jean Soulière, pendant la consultation publique de la SAAQ. Son entreprise a réalisé un projet-pilote en Ontario où elle a filmé les automobilistes qui ne respectait pas les panneaux d’arrêt déployés par les autobus scolaires. «On a eu une moyenne de 0,8 contravention par jour», a mentionné M. Soulière. En se basant sur cette donnée, ce dernier a estimé qu’au Québec, jusqu’à 8000 contraventions pourraient être données quotidiennement à des automobilistes qui roulent à vive allure près d’un autobus scolaire et des enfants qui y débarquent. Dans les faits, à peine 1180 contraventions ont été données au Québec, en 2014, a rapporté Jean Soulière, en se basant sur les données de la SAAQ. Il a proposé de modifier le Code de la sécurité routière pour que des contraventions puissent être distribuées aux propriétaires d’un véhicule pris en défaut près d’un autobus scolaire avec comme preuve les images captées par les caméras.

Non à la conduite sous l’influence du cannabis
À quelques mois de la légalisation du cannabis à des fins récréatives par le gouvernement fédéral, l’Association pour la santé publique du Québec demande d’interdire la conduite automobile à quiconque est sous l’influence de cette substance. Les États américains de Washington et du Colorado ont établi une limite de 5mL par tétrahydrocannabinol (THC), a rapporté la porte-parole de l’association, Emilie Dansereau Trahan. «[Mais] les études ne permettent pas d’établir un seuil limite où les facultés ne sont pas affaiblies», a-t-elle dit. Elle a souligné qu’«après deux ou trois heures, le cannabis de THC n’est plus présent dans le sang, mais est toujours présent dans le cerveau pendant les huit heures suivantes». Mme Dansereau Trahan a ajouté devant les porte-parole de la SAAQ que les personnes sous l’influence du cannabis sont moins impulsives que celles ayant bu beaucoup d’alcool, mais elle présente un risque beaucoup plus important si elles se glissent derrière un volant.

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