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Les commerçants veulent payer moins de taxes

Photo: Archives Métro

Les commerçants montréalais souhaitent que leur fardeau fiscal diminue, montre le rapport du comité consultatif sur le commerce mis en place par la mairesse Valérie Plante. Une des recommandations du rapport présenté lundi est de réduire l’écart entre le taux de taxation des immeubles commerciaux et résidentiels.

En moyenne, à Montréal, un commerçant paie 3,7% de taxes foncières sur la valeur de son immeuble, contre 0,87% pour un propriétaire d’un immeuble résidentiel.

Or, le comité consultatif dirigé par le président et chef de la direction de Desjardins, Guy Cormier, presse l’administration Plante de réduire cet écart afin de «donner de l’oxygène aux commerces sur rue». «L’augmentation des valeurs foncières dans les dernières années et le fait qu’on a augmenté aussi le taux de taxation a mis une pression immense sur nos commerçants», a soutenu M. Cormier.

Visant justement les artères commerciales, affectées par le commerce en ligne, le comité croit que le premier 500 000$ de valeur d’un immeuble devrait être moins taxé dès l’an prochain. Le rapport demande par la suite d’augmenter ce seuil à 750 000$ en 2020 et 1M$ en 2021.

M. Cormier se dit conscient du manque à gagner que cela pourrait causer et ne veut pas «refiler la taxation» aux propriétaires d’immeubles résidentiels. «Il faut gérer encore plus rigoureusement les budgets de la Ville. Sur un budget de 6G$, je suis convaincu qu’il y a moyen d’optimiser», a jugé le président du comité.

Le responsable du développement économique au comité exécutif, Robert Beaudry, a indiqué que cette option de réduction de taxes serait «étudiée». «La Ville, on est dépendant à 70% de la taxe foncière. Il faut qu’on voit comment on peut aller chercher d’autres sources de financement», a-t-il dit, mentionnant le renvoi de 1% de la TVQ aux municipalités évoqué par les partis provinciaux.

Ces nouvelles taxes devraient également pouvoir être payées en six versements, croit le comité consultatif. De plus, Guy Cormier a proposé que la Ville de Montréal reporte ou étale dans le temps la hausse de la valeur foncière qui vient après des rénovations effectuées par les commerçants. «Quand on investit dans l’expérience que les gens vivent sur une artère, on pense que la municipalité devrait étaler sur deux ou trois ans la hausse de taxes», a-t-il souligné.

Au total, ce sont 23 recommandations qu’a faites le comité formé de 16 membres de la communauté des affaires et du milieu universitaire.

Ils réclament entre autres une simplification des demandes de permis et une harmonisation des coûts liés aux permis de même nature entre les différents arrondissements.

Le comité recommande aussi à la Ville de se doter d’une stratégie de mise en valeur hivernale des artères commerciales, en misant sur des événements.

Plusieurs des recommandations étaient déjà des demandes faites par les commerçants depuis des années, a convenu le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc. Toutefois, puisqu’il s’agit du premier rapport «depuis la loi sur le statut de métropole», M. Leblanc s’attend à ce que les nouveaux pouvoirs fiscaux acquis par la Ville servent rapidement.

«De l’avoir dans un plan, ça nous amène à la conclusion que ça doit se faire vite. Il y a urgence d’agir. Les commerçants vivent beaucoup d’insécurité. Ils doivent faire des investissements dans leur transformation numérique, dans l’aménagement de leurs locaux et les habitudes des consommateurs changent, a-t-il plaidé. On parle de compensations, ça doit être mis en place en septembre prochain, les travaux sur la rue Sainte-Catherine ont déjà commencé.»

Des compensations pour les chantiers

Comme prévu, le comité présidé par Guy Cormier a demandé à l’administration des compensations financières pour les inconvénients causés par les chantiers.

Le comité ne fixe pas de montant dans son rapport, se contentant de soulever des modalités générales comme des «versements rapides» et «une simplicité de gestion». «La Ville devrait travailler sur ce qu’elle peut contrôler comme la durée des travaux, a avancé M. Cormier. Est-ce qu’au lieu de prendre six mois, ça peut en prendre quatre? On devrait travailler plus longtemps. Si on augmente la durée des travaux, on va augmenter notre efficacité.»

L’équipe de spécialistes suggère que soit imposé aux entrepreneurs un système de bonus/malus pour les retards sur les chantiers. En cas de pénalités, le montant irait aux commerçants. «Un entrepreneur qui ne respecte pas certains délais ou les encadrements, on peut le pénaliser et ces sommes peuvent être utilisées pour revitaliser l’artère à la réouverture ou pendant les travaux», a ajouté M. Cormier.

L’administration Plante a indiqué à plusieurs reprises qu’un programme de compensations financières serait mis en place pour les commerçants, une de leurs promesses électorales. Le responsable du développement économique, Robert Beaudry, a indiqué lundi que «le modus operandi» serait dévoilé mercredi dans le cadre du «Plan commerce».

«Ce sont des défis auxquels on veut répondre rapidement», a ajouté M. Beaudry, qui a répété à plusieurs reprises que le programme serait lancé à l’automne.

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