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Un film sur les sans-abri présenté sous le pont Jacques-Cartier

Dix ans après le début du tournage, le film Recyclage, qui met en vedette des itinérants, sera enfin projeté à Montréal… sous le pont Jacques-Cartier.

«Le pont c’est l’emblème par excellence des sans-abri et comme ce film a été fait par et pour des itinérants, c’est l’endroit tout indiqué pour sa diffusion», lance Pierre Anthian, réalisateur du film.

Ce dernier avait fait appel à une douzaine d’itinérants de l’ex-chorale de l’Accueil Bonneau comme acteurs. Ils sont entourés par une brochette de vedettes (Pascale Bussières, Luc Picard, Marc Labrèche, le regretté Sol, etc.), de même que plusieurs politiciens (Jean Charest, Gilles Duceppe, Pierre Bourque) qui tiennent tous les trois de petits rôles à contre-courant de leur statut.

Tous ont travaillé gratuitement. «Si on avait dû payer des cachets aux 347 professionnels du cinéma qui ont travaillé sur ce film, la production serait évaluée à 1,5M$», rigole Pierre Anthian, désormais conseiller municipal à Laval.

Le film raconte les péripéties de trois écoliers à qui leur prof avait demandé de fabriquer des instruments de musique à partir d’objets recyclés. À défaut de trouver des instruments, ils finissent par recruter les itinérants de la défunte chorale de l’Accueil Bonneau et de les convaincre de venir dans leur classe pour faire leur présentation.

Les spectateurs sont invités entre le 5 décembre et le 21 décembre au coin des rues Sainte-Catherine et De Lorimier, chaudement habillés. «Chaque séance débutera à 18h30, car la pharmacie d’à côté, qui nous fournit l’électricité, ferme à 21h»,  explique Pierre Anthian qui suggère aux spectateurs potentiels de suivre la page Facebook du film avant de se présenter à une séance de visionnement.

L’entrée coûte 10$ et servira à financer la Fondation Brouillon d’idées qui aide les plus démunis à concrétiser leurs rêves de se partir une microentreprise».

Que sont devenus les acteurs de la rue? La très grande majorité des acteurs se sont retrouvés un toit, confirmant ainsi les statistiques qui indiquent que 60% des gens qui se retrouvent à la rue arrivent à éviter l’itinérance chronique. Plusieurs ont atteint l’âge de la retraite et bénéficient d’une petite pension, fruit de leurs années de travail.

D’autres ont retrouvé le chemin du travail, que ce soit dans la distribution de prospectus, la rénovation, comme travailleur de rue ou même comme infirmier urgentiste. Deux sont décédés, un itinérant chronique dépassant rarement les 60 ans.

Pour plus d’infos, visitez le site du film Recyclage ou sa page Facebook.

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