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Des itinérants pour déneiger les rues oubliées à Laval

Patrick, Maxime, Jean-Louis et Michel au travail sous la supervision de Pierre Anthian. Photo: Jerry Serr

Malgré les avertissements de sa Ville, un élu de Laval veut continuer d’employer des personnes démunies pour déneiger certains secteurs. Une initiative déjà tentée à Montréal.

L’homme derrière l’idée n’est pas à sa première tentative pour réinsérer des sans-abri: il est le fondateur de l’ancienne chorale de l’Accueil Bonneau. «S’il y a un marché, ça permettrait de faire de la réinsertion», indique Pierre Anthian qui précise ne pas vouloir empiéter sur le travail des cols bleus, mais plutôt œuvrer dans les secteurs délaissés ou les terrains privés.

«Lors de la tempête du mois de décembre, on a déneigé un passage entre la clôture du cégep et l’accès au métro Montmorency. C’est un raccourci qu’utilisent des milliers de personnes chaque jour qui tombe dans une zone grise en matière de déneigement», affirme M. Anthian qui compte bien aller chercher des contrats pour ses «cols bruns» à travers la fondation Brouillon d’Idées.

Lorsqu’il a sollicité la Ville de Laval, des fonctionnaires lui ont souligné que ce genre d’activité pouvait empiéter sur les prérogatives des cols bleus. Les itinérants ne sont aussi pas assurés en cas de problème. «C’est sûr que ce genre d’initiative fait trembler les colonnes du temple, mais s’il y a des zones négligées ont va s’y attarder, car ça permet de redonner du travail à certains sans en prendre à d’autres», répond M. Anthian.

Depuis deux ans, l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal a mandaté l’organisme Spectre de rue pour déneiger une quarantaine de portes chez des personnes à mobilité réduite. Le travail est est réalisé par une poignée de jeune en grande précarité qui sont rémunérés au circuit.«Ça permet aux citoyens et aux jeunes de changer leurs perceptions réciproques. Et dans le cas particulier des personnes à mobilité réduite, ça fait une grande différence dans leur quotidien», confie Jean-Denis Mahoney, coordonateur adjoint du programme TAPAJ. Ce dernier croit que ce genre de programme mériterait d’être étendu à d’autres territoires que les cinq arrondissements qui ont des initiatives similaires.

L’été, le maire Luc Ferrandez s’était entendu avec ses cols bleus pour permettre à deux autres organismes de réinsertion d’embaucher douze jeunes décrocheurs afin de les affecter au nettoyage de certaines rues résidentielles. L’arrondissement de Ville-Marie avait aussi tenté l’expérience au centre-ville, il y a quelques années mais sans l’accord de ses cols bleus, ce qui lui avait valu un grief devant la Commission des relations de travail. Depuis, il passe par les sociétés de développement commercial pour compléter le travail de nettoyage des rues commerçantes et confie quelques mandats à Tapaj, notamment la distribution d’avis municipaux dans les boites aux lettres des citoyens.

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