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50 policiers du SPVM porteront une caméra corporelle dès janvier

Un projet pilote similaire auprès de 100 policiers à Toronto. Photo: Collaboration spéciale

Une cinquantaine de policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) porteront une caméra corporelle dans le cadre d’un projet pilote de 8 mois, et ce, dès le mois de janvier, a confirmé la Ville cette semaine.

Le nouveau directeur général du SPVM, Philippe Pichet, avait en effet annoncé à Métro, lors d’une entrevue il y a quelques semaines, que le Service de police allait bel et bien de l’avant avec ce projet pilote, mais sans donner davantage de détails. Après que des vidéos d’arrestations musclées eurent circulé sur l’internet en début d’année, le maire de Montréal, Denis Coderre, affirmait en mai dernier que le SPVM devait «songer sérieusement» à l’utilisation des caméras pour ses agents.

Impossible toutefois de savoir si les caméras enregistreront en continu ou si les policiers seront responsable de les activer. «Au moment où on se parle, il y a un comité qui se met en place, avait simplement indiqué Philippe Pichet à Métro. Il va falloir déterminer toutes les modalités reliées à ça, comme l’utilisation des images, l’accès à l’information, la façon de faire, et déterminer sur quelles unités on va les essayer.»


D’ici au mois de janvier, le projet sera également étudié par la Commission de la sécurité publique, qui siège à huis clos. L’opposition officielle à la Ville de Montréal, par la bouche de l’élu Alex Norris, a demandé formellement à l’administration Coderre de tenir plutôt un débat public sur ce projet «afin de s’assurer que l’adoption de cette technologie se fasse de manière socialement acceptable».

Anie Samson, responsable de la sécurité publique au comité exécutif de la Ville de Montréal, a assuré qu’il y aura bel et bien une consultation publique, mais seulement à la fin du projet pilote, à l’automne prochain. Elle a indiqué, en réponse à la demande de l’opposition, qu’il restait encore «beaucoup de questions à propos de ce projet pilote, plusieurs zones grises», notamment quant au stockage des images, au type de caméras à utiliser et au respect des lois – dont la loi d’accès à l’information –  et des conventions collectives.

Les résultats des nombreux projets pilotes du genre aux États-Unis et au Canada ne sont pas assez concluants «pour que [la Ville] soit capable de dire exactement ce qu'[elle] attend du projet pilote des caméras corporelles», a avoué Mme Samson.

«Se lancer tout de suite dans une consultation publique avec les mêmes théories qu’on a récolté à travers le monde, ça ne fera pas avancer le débat, a-t-elle insisté au cours du conseil municipal. Après le projet, avec des chiffres et une documentation, on pourra offrir au citoyen d’en parler.» La Ville a pris connaissance des rapports d’experts sur l’utilisation des caméras corporelles, notamment ceux du ministère de la Sécurité publique, mais souhaite d’abord confirmer la théorie sur le terrain.

Le SPVM soutient que le projet pilote est chaudement accueilli par les policiers, qui souhaitent qu’on montre durant leurs interventions «les deux côtés de la médaille du début à la fin». «Souvent, quand des images nous sont rapportées au service de police – comme en 2012 –, ce sont des images qui sont coupées. Les gens filment, mais nous envoient des extraits. Si on a les images au complet, c’est plus facile de comprendre l’intervention qui a eu lieu», avait expliqué M. Pichet à Métro.

Montréal emboitera ainsi le pas à la Ville de Toronto, notamment, qui a amorcé en mai dernier un projet pilote d’un an en équipant 100 de ses policiers de ces caméras corporelles. La métropole deviendra la première ville du Québec à aller de l’avant avec un tel projet. Calgary et Edmonton font également l’essai de ces caméras.

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