Soutenez

Un demi-million supplémentaire pour le Centre de prévention de la radicalisation

Photo: Chantal Levesque/Métro

La lutte contre la radicalisation coûte plus cher que prévu. Un an après sa création, le gouvernement du Québec a annoncé jeudi qu’il augmentait de 50% son financement du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV).

Le gouvernement avait déjà accordé l’an dernier un montant de 1M$ sur deux ans au CPRMV, égalant celui injecté par la Ville de Montréal.

«Devant le succès du centre et les besoins qui se révèlent, on a décidé d’augmenter notre contribution», a déclaré le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux.

Depuis sa création, le centre a reçu 647 appels de signalements, a effectué 147 interventions directes auprès de personnes en processus de radicalisation et a transféré neuf cas aux autorités policières.

«Des professeurs et des parents ont été proactifs et on a réussi à arrêter le processus»,  a affirmé Herman Deparice-Okomba, directeur du CPRMV.

Le 500 000$ appuiera l’ensemble des interventions du centre, dont la prévention auprès des jeunes en milieu scolaire. «Ça va nous permettre d’être plus proactifs, de développer de nouveaux outils, de faire de la sensibilisation dans de nouveaux milieux», a souligné le maire de Montréal Denis Coderre.

Le CPRMV semble être là pour rester. Son approche, axée à 80% sur la prévention et à 20% sur la réaction, a suscité l’intérêt du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon lors de son passage à Montréal à la mi-février.

«On travaille déjà en collaboration avec les institutions des Nations Unies pour que le modèle du centre de prévention fasse des petits à travers le monde», s’est réjoui M. Coderre.

Incidents au Collège de Maisonneuve

Cette subvention gouvernementale survient peu de temps après une altercation dans un gymnase du Collège de Maisonneuve impliquant un groupe de personnes, dont un étudiant présumé radicalisé et le prédicateur Adil Charkaoui, et un agent de sécurité de l’établissement.

L’événement, qui a nécessité l’intervention du Service de police de la Ville de Montréal, (SPVM) a ramené au premier plan les menaces de radicalisation qui planent au-dessus de ce cégep.

M. Deparice-Okomba a soutenu qu’il ne fallait pas stigmatiser le Collège de Maisonneuve: «On parle de ce collège parce qu’il a parlé publiquement, mais on a reçu 647 appels de partout. Il ne faut pas se concentrer sur ce collège.»

M. Coiteux, de son côté, a refusé de lier l’octroi de nouveaux fonds à l’affaire Charkaoui. «Cet investissement suit un fil conducteur. Ce n’est pas la conséquence d’un événement», a-t-il souligné.

Rappelons que quatre des dix jeunes arrêtés par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en mai dernier à l’aéroport Montréal-Trudeau fréquentaient le Collège de Maisonneuve.

Avec Zacharie Boudreault

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.