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Vague de départs au Parti québécois

Photo: Josie Desmarais
Caroline Plante - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Pas moins de trois députés du Parti québécois (PQ) ont annoncé, mardi, qu’ils quittent la vie politique.

Le député de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier, a ouvert le bal en déclarant en conférence de presse à Alma qu’il terminera son mandat, mais qu’il n’en sollicitera pas un nouveau aux prochaines élections générales cet automne.

L’avocat de formation, qui est âgé de 40 ans, a expliqué manquer de motivation et ne pas aimer la façon dont se pratique la politique en 2018.

«Mon enthousiasme, surtout quand je traverse la réserve faunique des Laurentides pour me rendre à Québec, s’est effrité», a-t-il relaté, créant la surprise à l’Assemblée nationale.

«L’air du temps est à l’instantanéité, gagner la journée, gagner la minute où chaque heure compte, où la pertinence et le bien commun sont trop souvent appréciés en fonction du nombre de « likes » ou de « retweets ». Le problème d’une telle approche est qu’on finit par confondre l’essentiel avec la superficialité, et qu’on banalise en quelque sorte les prises de position plus formelles, plus réfléchies de nos formations politiques», a-t-il déploré, sans toutefois écarter un éventuel retour en politique.

M. Cloutier représente les électeurs de Lac-Saint-Jean depuis 2007. Ancien ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, il est actuellement porte-parole du PQ en matière d’éducation ainsi que vice-président de la Commission des transports et de l’environnement. Il a échoué deux fois dans des tentatives de devenir chef du PQ.

Deux autres députées péquistes lui ont emboîté le pas mardi.

«Il est temps pour moi de passer le flambeau», a déclaré Nicole Léger, lors d’un point de presse dans sa circonscription de Pointe-aux-Trembles, dans l’est de Montréal. Elle a précisé qu’elle avait également l’intention de terminer son mandat.

Mme Léger a été élue une première fois lors d’une élection partielle le 9 décembre 1996. Elle a été ministre de la Famille et ministre de la Lutte contre la pauvreté et l’exclusion.

Celle qui a entre autres participé à l’élaboration des centres de la petite enfance (CPE) est aujourd’hui porte-parole de l’opposition officielle en matière de conseil du Trésor. Elle est aussi vice-présidente de la Commission de l’aménagement du territoire.

Enfin, la députée péquiste de Taschereau, Agnès Maltais, a aussi choisi la journée de mardi pour annoncer son retrait, cet automne, de la vie politique.

De son bureau à Québec, où elle est la seule et unique députée du PQ, Mme Maltais a dit quitter après 20 ans d’engagement car elle n’a plus l’énergie. «En bas de 100 pour cent, ce n’est pas mon style», a-t-elle affirmé, se disant fière de son travail entre autres dans le dossier de la laïcité.

D’autres députés du PQ songeraient sérieusement à ne pas solliciter de mandat lors des prochaines élections générales.

Les départs s’inscrivent dans un «processus normal» qui fait «partie de la vie politique», selon le chef du PQ, Jean-François Lisée, qui assure que le parti n’est pas en crise.

«Au début d’une année électorale, c’est le bon moment, par respect pour les militants, pour le parti et pour les électeurs du comté, d’annoncer ses couleurs si on décide de ne pas se représenter», a-t-il dit en conférence de presse aux côtés de Nicole Léger. Il était également présent lors de l’annonce de Mme Maltais.

Selon Radio-Canada, plusieurs autres départs sont à venir: le doyen de l’Assemblée nationale, François Gendron, député d’Abitibi-Ouest, ainsi que le député de Bertrand, Claude Cousineau, annonceraient eux aussi qu’ils ne seront pas candidats en octobre.

Plusieurs libéraux seraient aussi en réflexion quant à leur avenir politique: les noms des députés de la région de Québec André Drolet (Jean-Lesage), Raymond Bernier (Montmorency), Norbert Morin (Côte-du-Sud) et Michel Matte (Portneuf) circulent, ainsi que ceux de Jean-Marc Fournier (Saint-Laurent) et de Jacques Chagnon (Westmount–Saint-Louis).

Le premier ministre Philippe Couillard n’a pas confirmé de départs au sein de son parti, mais il admet que l’approche des élections force bien des députés à se questionner.

«La politique, c’est un gros saut qu’on fait dans la vie, ça représente plusieurs aspects de sacrifices personnels et familiaux, il y a la question de l’âge également pour certains qui entre en compte», a-t-il dit lors d’une mêlée de presse à Québec, mardi.

M. Couillard a par ailleurs salué le péquiste Alexandre Cloutier, qu’il qualifie «d’homme de grande qualité».

«Je suis content maintenant que peut-être quand je le rencontrerai à l’avenir, ce ne sera plus comme adversaire politique», a ajouté le premier ministre.

À la Coalition avenir Québec (CAQ), on n’anticipe pas de départs cette année. «À ma connaissance, tout le monde se représente», a indiqué le député Simon Jolin-Barrette.

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