L’intimidation peut mener directement à la fugue

La problématique de la fugue, Caroline Lachance, son conjoint et leur fille la connaissent trop bien. Il y a près de cinq ans, David Fortin, fils des premiers et frère de la troisième, est parti attendre l’autobus un bon matin. Ils ne l’ont plus jamais revu. Même si plusieurs personnes croient l’avoir croisé au Québec et en Colombie-Britannique, les policiers n’ont jamais pu le retrouver.

En ce qui concerne les fugues, l’adolescence est la période critique, puisque 45 % des enfants dont on signale la disparition ont 14 ou 15 ans. Comme bon nombre de fugueurs, David Fortin a souffert d’intimidation. Il a commencé à en subir dès son entrée en maternelle, et ces difficultés se sont perpétuées en augmentant jusqu’à son arrivée au secondaire. Aujourd’hui, Mme Lachance encourage les parents des enfants victimes d’intimidation à agir auprès des organismes concernés et, si ces démarches ne portent pas fruits, à communiquer avec les médias.

Elle aimerait que les jeunes qui sont témoins de ces situations les dénoncent plutôt que de rester «spectateurs». Bien qu’elle comprenne que la peur peut les empêcher d’agir, elle souhaite que personne ne demeure les bras croisés devant ces injustices.

Lorsqu’un enfant fait une fugue, Caroline Lachance assure que l’important, c’est de réagir dès les premières minutes. «Ce sont les premières minutes qui comptent pour retrouver ton enfant parce que plus tu attends, plus il fait du chemin, affirme-t-elle. Quand tu sais que son absence n’est pas normale, tu dois tout de suite prévenir la police et la convaincre de faire quelque chose. Il faut que tu écoutes ton cœur de mère.»

«Plein de gens se souviennent de David et vont garder l’œil ouvert. C’est correct, et il faudrait que ça soit comme ça pour tous les enfants disparus!» conclut-elle.

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