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Sol Zanetti: L’indépendance avant tout

Sol Zanetti, député de QS, va encore plus loin que le PQ Photo: Yves Provencher/Métro

Au scrutin du 7 avril, le parti Option nationale présentera 116 candidats pour les 125 sièges à pourvoir. Même si le parti peine à décoller dans les sondages, son chef Sol Zanetti se félicite de diriger le premier parti depuis 20 ans à présenter le cadre financier d’un Québec indépendant durant une période électorale. Attention, les convictions qui suivent pourraient heurter certains fédéralistes.

En tant que dernier venu, pouvez-vous nous dire qui vous êtes et où se situe votre parti sur l’échiquier?
Je m’appelle Sol Zanetti. Je suis né d’un père italien et d’une mère de Shawinigan, et j’ai grandi à Sainte-Foy. J’ai enseigné la philosophie pendant six ans, j’ai travaillé aussi comme intervenant dans le milieu de la santé mentale. J’ai commencé à m’impliquer activement en politique nationale à la Commission nationale en 2012 pendant la grève étudiante. Je me suis présenté dans la circonscription de Louis-Hébert en 2012 et je me suis fait élire à la tête du parti en 2013. Option nationale, c’est le parti qui se donne pour mission d’opérer la renaissance du mouvement indépendantiste. Ça se fait en défendant ce projet-là de façon claire et transparente et pas en reculant chaque fois qu’un fédéraliste agite l’épouvantail du référendum, comme le fait le PQ.

Si Option nationale était majoritaire, à quoi ressemblerait le Québec à la fin du premier mandat?
Le Québec sera un pays indépendant. D’ailleurs, on est les premiers depuis la Commission Bélanger Campeau, dans les années 1990, dont le cadre budgétaire présente l’hypothèse d’un pays, ce que ne font jamais le Parti québécois ou Québec solidaire. On rapatrierait les impôts envoyés à Ottawa, les dépenses, une partie de la dette. Et même si on ne recevait plus de péréquation, ça nous permettrait de sauver 2,3G$ par an. Rien qu’en évitant le dédoublement des deux ministères pour les impôts, on sauverait 375M$. On offrirait graduellement la gratuité scolaire, on instaurerait Pharma-Québec pour économiser 1,2G$ sur le coût des médicaments, on investirait 780M$ par an pour faciliter l’accès à la santé, on relierait graduellement toutes les régions du Québec par un monorail suspendu à moteur-roue, et on créerait aussi un centre des cultures autochtones pour la protection et la préservation des langues et cultures autochtones, c’est hyper important pour nous. On le fera sans augmenter le fardeau des contribuables.

À quoi ça ressemble, une journée typique pour vous?
Aujourd’hui, par exemple, je me suis réveillé à 4h du matin à Mont-Tremblant. Je me suis rendu à Québec pour un point de presse à 10h, où on présentait notre cadre financier. Aujourd’hui, j’aurai aussi donné une demi-douzaine d’entrevues de presse et rencontré des militants, des groupes communautaires et des étudiants. À 15h, je suis retourné à Montréal pour donner une entrevue à la télévision et vous rencontrer. Il est 21h15 et, après, je repars à Québec. Heureusement, ce n’est pas moi qui conduis!

Comment on motive ses troupes quand on plafonne à 1% des intentions de vote?
La base militante d’Option nationale est habituée à ne pas baisser les bras. Ce qui nous fait aussi continuer, c’est l’expérience qu’on a sur le terrain. On a une très bonne réception dans les médias régionaux. C’est pour ça que j’ai fait une tournée de toutes les régions. Les médias nationaux, c’est un peu plus difficile, car en temps d’élections, ils sont habitués à couvrir les partis présents à l’Assemblée nationale, même si on est le plus gros parti non représenté à l’Assemblée nationale, avec 116 candidats dans 125 circonscriptions. Mais quand je vais dans un cégep parler d’indépendance et que je réveille quelque chose chez eux, ça me motive. Aux candidats, je dis : ne regardez pas les sondages, allez faire du porte-à-porte. Et quand ils réussissent dans leur soirée à arriver à convaincre deux ou trois personnes que l’indépendance, c’est une bonne chose et qu’ils désamorcent certaines peurs irrationnelles attribuables à la propagande fédéraliste, on sent qu’on a fait un travail durable et utile.

Que tirerait Montréal d’un gouvernement dirigé par Option nationale?
Dans un Québec indépendant, Montréal reprendrait sa place de métropole principale, au lieu d’être une métropole en déclin qui voit petit à petit son pouvoir être perdu au profit de Toronto, comme ce fut le cas de la Bourse ou du Port de Montréal. Dans un Québec indépendant, on pourrait aussi, tout en protégeant les droits des anglophones, s’assurer de la réelle primauté du français et stopper le recul du français tel qu’on l’observe sur l’île de Montréal.

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Questions en rafale

  • Qu’est-ce que vous aimez des campagnes électorales? Donner des conférences dans les cégeps. À 18 ans, ils n’ont pas encore intégré le réflexe cynique de se dire que les beaux projets sont impossibles.
  • Votre plat préféré en campagne? Deux œufs saucisses.
  • Quel livre trouvez-vous inspirant? Québec libre! Entretiens politiques avec Pierre Falardeau.
  • Votre mentor? Rainer Maria Rilke, un poète qui dit: Il faut choisir le difficile, la facilité est à la portée de tous, donc sans intérêt.
  • Quel est votre rituel pour tenir le coup en campagne? Deux œufs saucisses!
  • Un mot pour décrire le nouveau maire Denis Coderre? Provincialiste.

Remue-méninges
Dans un Québec indépendant, selon Sol Zanetti:

  • La devise pourrait être… «Un peuple de sang mêlé par des millions d’histoires d’amour.» (Anne-Marie Olivier)
  • L’hymne national serait composé par… Yann Perreau.
  • Le drapeau serait… Bleu, sans croix, avec une fleur de lys au milieu et un symbole autochtone.

Cette semaine
Métro présente cette semaine une entrevue par jour avec les chefs des principaux partis de cette campagne électorale provinciale.

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