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Des libéraux disent avoir rendu service à Trudeau

OTTAWA – Les libéraux qui ont participé à la défaite d’Eve Adams dans sa tentative de remporter l’investiture du parti dans une circonscription de Toronto affirment avoir rendu un grand service au chef Justin Trudeau.

Mais M. Trudeau va quand même se faire critiquer lors de la prochaine élection fédérale pour avoir accueilli dans ses rangs une transfuge conservatrice, disent un politologue et les conservateurs.

Mme Adams a tenté d’être choisie comme candidate libérale dans la circonscription d’Eglinton-Lawrence afin de faire face à son ancien collègue conservateur, le ministre des Finances Joe Oliver.

Mais Mme Adams, qui a été accueillie chez les libéraux par Justin Trudeau en février après une querelle politique avec les conservateurs, a été défaite le week-end dernier lors d’une assemblée d’investiture: c’est le libéral de longue date, Marco Mendicino, qui l’a emporté.

«Je crois que nous avons rendu un fier service en amenant ici un candidat qui est un authentique libéral», a déclaré un député libéral provincial, Mike Colle, qui avait déjà dit à La Presse Canadienne que Mme Adams devrait marcher sur son cadavre avant de remporter cette investiture fédérale.

«Je suis heureux d’être en vie et d’être toujours debout. Je suis très content d’avoir survécu à tout cela», a blagué M. Colle, lundi.

Mais le professeur de science politique de l’Université de Toronto Peter Loewen prédit que le chef libéral pourrait néanmoins subir les contrecoups de cette défection.

«Je crois que c’était une erreur (de M. Trudeau) de l’avoir invitée. Il aurait dû demander au caucus et donner au caucus une chance de se faire un jugement sur son appartenance.»

«Cela a été une erreur stratégique, une erreur politique sur des valeurs. Une erreur sur tous les fronts», a-t-il ajouté.

Déjà, les conservateurs laissent entendre qu’ils ne sont pas prêts d’oublier la défection et l’acceptation de Mme Adams par M. Trudeau et ils sont en train de mettre au point leur message sur cette affaire.

M. Oliver s’est empressé de tourner le fer dans la plaie, diffusant une déclaration peu après la défaite de Mme Adams, accusant Justin Trudeau de vouloir outrepasser les souhaits des libéraux locaux.

Et lors d’une apparition à Saint-Jean-sur-Richelieu, lundi, pour faire une annonce, le ministre de la Défense Jason Kenney a dit que M. Trudeau devrait être tenu responsable pour «une décision un peu étrange».

«Voilà une preuve de son mauvais jugement politique, d’avoir endossé Mme Adams».

Par contre, le fait que le processus de nomination semble avoir été libre fait honneur à M. Trudeau, a souligné Peter Loewen.

Et la bataille pour l’investiture pourrait avoir galvanisé le soutien pour les libéraux, du moins dans la circonscription d’Eglington-Lawrence, disent des observateurs du monde politique.

Des bénévoles sont venus en masse «comme je ne l’ai jamais vu», pour empêcher la victoire de Mme Adams, a dit M. Colle.

Mme Adams a quitté les conservateurs de Stephen Harper au milieu d’allégations selon lesquelles elle aurait eu recours à des magouilles politiques pour remporter une investiture conservatrice l’an dernier.

Son accueil par M. Trudeau a fait sourciller bon nombre de libéraux.

Mais il y avait beaucoup de spéculation à l’époque à l’effet que le chef libéral l’avait acceptée comme prix de consolation pour la réelle cible; son fiancé Dimitri Soudas, l’ancien directeur des communications de Stephen Harper, qui aurait de vastes connaissances sur les circonscriptions conservatrices au pays.

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