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Sword se paie la traite à Montréal

Photo: Josie Desmarais/Métro

Après une pause de près de 30 ans, quelques arrêts dans la Vieille Capitale et un détour via l’Allemagne, la légende du métal québécois Sword remonte sur une scène montréalaise vendredi.

Années 1980: le groupe Sword embarque sur la vague du heavy métal britannique. Ses albums Metalized et Sweet Dreams le propulsent au sommet : le groupe originaire de Saint-Bruno se produit en première partie d’Alice Cooper, de Motörhead et de Metallica. Mais au tournant des années 1990, le chanteur Rick Hughes, le batteur Dan Hughes, le bassiste Mike Larock et le guitariste Mike Plant prennent des directions différentes.

Le quatuor remonte sur scène bien des années plus tard, notamment à l’Impérial de Québec à l’été 2011. Après le spectacle, Mike est «sur un nuage» et Rick est convaincu: «Faut refaire Sword.» Chose dite, chose faite.

«Ça commence sur les réseaux sociaux, cette belle histoire», lance Mike Plant, qui explique que Rick et lui-même recevaient fréquemment des messages de fans demandant le retour de Sword.

«On a été ben gros influencés au début de notre carrière, en tournée, par des bands comme Motörhead, qui sont proches de leur public. On a pris le temps de parler à nos fans dès le premier show, explique le chanteur avec fierté. Ce sont des graines qu’on a plantées et qu’on récolte aujourd’hui.»

Des «fans fidèles au rendez-vous», il y en a eu à Québec, bien sûr, mais aussi lors du passage de Sword au festival Keep It True en Allemagne et à Heavy Montréal en 2012, de même que l’automne dernier au festival Harder Than Steel, toujours en Allemagne.

Bien qu’ils aient dû répéter sans relâche pour retrouver le son de Sword, les notes aiguës d’Outta Control et les solos de guitare de Sweet Dreams, la facilité avec laquelle ils jouent ensemble est revenue naturellement.

«On a grandi à un kilomètre l’un de l’autre, rappelle Mike. La complicité, on n’a pas eu besoin de travailler là-dessus. Il fallait juste la dépoussiérer un peu.»

«J’ai retrouvé ça 30 ans plus tard. Je n’en reviens pas, se réjouit Rick. T’sais, quand t’as la bonne formule… »

«Nos chansons ont tellement bien vieilli, je n’en reviens tout simplement pas. C’est ça, le power trio : quand c’est drum, basse, guitare, ça peut seulement bien vieillir.» – Rick Hughes, chanteur

Après avoir roulé leur bosse en jouant des reprises, notamment avec les Porn Flakes pour Mike et comme choriste pour Rick, les deux musiciens ont eu un plaisir fou à retrouver Stoned Again et F.T.W.

«C’est ta musique, tes paroles, tes mélodies. C’est le fun, faire du cover, mais jouer ses compositions, c’est gratifiant, explique Rick, qui a également sorti un album avec Saints and Sinners et deux autres en solo. Ça prend une autre dimension. Il est là, le nanane.»

Le groupe travaille en ce moment à son troisième album, le premier sur l’étiquette Combat Records, le label métal par excellence.

«Pour être bien franc, c’est des trucs qu’on a composés il y a longtemps et qu’on a retravaillés à la sauce d’aujourd’hui, avoue Mike. Les squelettes des tounes étaient là, on a juste shaké les os un peu.»

Ils ont coupé leurs cheveux et n’ont plus la fougue de leur vingtaine, mais ils ont l’expertise et la maturité pour donner une «petite twist» à leurs chansons.

«Elle n’est peut-être pas aussi vite qu’elle était, la toune, concède Mike, sourire en coin, mais elle groove en tabarnak. S’cusez mon langage.» «Je pense qu’elle va te censurer», l’averti Rick.

«On se paie la traite, renchéri Rick, fébrile à l’approche du spectacle. On trippe tellement sur nos nouvelles compositions.»

De son côté, Mike résume parfaitement où se trouve le groupe trois décennies plus tard: «Sword 2018, watch out»

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