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Des vents contraires: des gens «ordinaires»

Jalil Lespert s’approprie le roman Des vents contraires, d’Olivier Adam, en confiant le rôle du père éploré à son ami Benoît Magimel.

La famille est en crise. Maman a disparu sans laisser de traces, obligeant papa à s’occuper seul des enfants. Les jours passent et le quotidien devient de plus en plus lourd. Mais où peut-elle bien se trouver?
Rien ne dit que le comédien et cinéaste Jalil Lespert aurait pu faire ce film s’il n’avait pas été père. «Je pense que c’était important que je le sois, confie-t-il au bout du fil. C’est ce qui fait que ça m’a beaucoup parlé. Je me reconnaissais dans ce personnage, dans cette génération de jeunes pères.»
Si le héros du livre était plus âgé, cela ne l’a pas empêché de le rajeunir pour que Benoît Magimel, qui connaît lui aussi les joies de la paternité, puisse l’incarner. «Ramener le personnage à son âge, c’est le ramener à moi-même, ce qui est plus simple, plus senti.»
En périphérie du noyau familial se trouve également une multitude d’individus qui ne vivent pas des existences de tout repos. «C’était l’occasion de parler de la France d’aujourd’hui
à travers plein d’autres personnages secondaires, développe le protagoniste de Ressources humaines et Le petit lieutenant qui renoue peu à peu avec son métier d’interprète. Des gens « ordinaires » qui amènent beaucoup d’émotions.»
La prose d’Olivier Adam
est particulièrement reconnaissable à son enveloppante mélancolie et à sa grande tristesse qui rend les yeux mouillés. Un climat que l’on retrouve dans cette œuvre parfois sombre.
«J’assume le fait que c’est un mélodrame, avoue celui qui a déjà été dirigé par Alain Resnais et Robert Guédiguian. C’est vrai qu’il y a quelque chose de très noir. Mais je voulais contrebalancer tout ça par de la lumière. Que les personnages soient interprétés par des acteurs solaires qui ne soient pas pathétiques. Que les décors baignent dans la lumière pour ne pas rendre ça trop noir, trop étouffant, trop désespérant. Il fallait quand même qu’il y ait un peu d’espoir. Et je pense que l’espoir vient beaucoup des choix des comédiens et de
leur interprétation. Il leur arrive
des choses terribles, mais ils restent dignes. Pour moi, c’était important.»

Entrevue
Touches féminines
La distribution féminine du long métrage Des vents contraires est très impressionnante. D’excellentes actrices comme Audrey Tautou, Isabelle Carré et Lubna Azabal incarnent des personnages importants qui n’apparaissent pas souvent à l’écran. Peu importe
le rôle à défendre, c’est
leur amour pour ce sujet qui a été le plus fort.
«C’est vrai que c’est l’histoire d’un père avec ses enfants, mais c’est un film qui plaît beaucoup au public féminin, a découvert son metteur en scène, Jalil Lespert. J’ai l’impression qu’à la lecture du scénario, les femmes pensent à ce qui se passerait si elles n’étaient pas là, à ce qui arriverait à leur famille si elle laissait leurs enfants. Du coup, elles aiment ça vachement.» m

Des vents contraires
En salle dès samedi

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