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Jean-Philippe Duval: Un pacte avec le diable

Photo: Les Films Séville

Après The Revenant et The Hateful Eight, place à La chasse-galerie : La légende, de Jean-Philippe Duval, un nouveau western enneigé qui se déroule au XIXe siècle.

Plusieurs personnes seront étonnées de retrouver le réalisateur de Matroni et moi et Dédé à travers les brumes derrière ce projet de 6,5 millions de dollars qui semble lorgner les plates-bandes de la récente adaptation télévisuelle des Pays d’en haut. Le principal intéressé, lui, trouve ça tout à fait normal.

«C’est exactement dans ma démarche, soutient Jean-Philippe Duval, dont le père a fait une maîtrise sur les légendes québécoises et qui a lui-même écrit un synopsis sur la chasse-galerie pour un cours universitaire à la fin des années 1980. C’est une façon de raconter qui on est. Je pense que c’est ça, le travail d’un artiste. Ce n’est pas un film de genre ou un film de commande. Ça parle de nos origines, d’un pan de notre histoire, de quelque chose qui appartenait à l’imaginaire collectif québécois.»

«[Au Québec] On n’a peut-être pas de chevaliers, mais on a des coureurs des bois et des bûcherons. Ce sont eux, nos héros.» -Jean-Philippe Duval, réalisateur

Si de nombreux projets de longs métrages sur la chasse-galerie ont été déposés aux institutions au fil des ans, aucun n’avait abouti. Jusqu’à ce film scénarisé par Guillaume Vigneault, qui transporte ailleurs la légende d’Honoré Beaugrand sur des bûcherons, comme Jos Lebel (Francis Ducharme), qui font l’impossible pour retrouver leurs amoureuses (dont fait partie Caroline Dhavernas), allant même jusqu’à pactiser avec le diable (François Papineau).

L’action ludique façon Louis Cyr et Babine ou Ésimésac y côtoie des scènes plus documentaires à la Gilles Carle, avec un réel souci du détail. «J’avais le goût de raconter des histoires pour le monde, explique le cinéaste. Mais j’avais aussi envie d’avoir une vision artistique forte et de ne pas faire de compromis là-dessus. Il y a beaucoup de moments très silencieux dans le film, qui vont volontairement à l’encontre du film commercial… J’avais un plan-séquence que les producteurs, au montage, ont trouvé trop long. Or, je savais pertinemment, pendant le tournage, que si je faisais un autre plan, je me ferais couper mon plan-séquence. Il y avait une conscience du cinéma dans ce que je voulais faire.»

La chasse-galerie : La légende
En salle vendredi

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