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Sommes-nous démocrates?

Après avoir eu une longue carrière en politique comme député de la circonscription de l’Acadie, Yvan Bordeleau publie son testament politique La démocratie une affaire de tous.

Très attaché aux valeurs associées à la démocratie, comme l’égalité des sexes et le respect des individus, M. Bordeleau reconnaît que ce n’est pas un système parfait. «On critique la démocratie et la politique, il y a beaucoup de cynisme», observe-t-il. Imparfaite, la démocratie demeure perfectible selon l’ancien député qui a conservé son siège pendant 18 ans.

«Si ce n’est pas la démocratie, c’est quoi l’alternative», se demande-t-il. Ce dernier souhaite lutter contre le cynisme en engageant un processus de réflexion. «On doit repenser notre rôle», explique-t-il. «Tout le monde a un examen de conscience à faire, il faut identifier ce qui ne fonctionne pas et ce qu’on veut changer», affirme M. Bordeleau.

La psychologie au secours de la politique

L’ancien politicien a été professeur en psychologie des organisations à l’Université de Montréal. Après avoir quitté la sphère politique en 2007, il a entamé une réflexion nourrie de ses connaissances en psychologie et de son expérience politique.

«Lorsque j’ai quitté en 2007, je trouvais déplorable la perception qu’on a des politiciens, le peu d’intérêt manifesté pour la politique et la dérive des médias», dit M. Bordeleau. Pour ce dernier, les journalistes ont le rôle de transmettre de façon compréhensible des enjeux et laisser les gens se faire une opinion. «Les journalistes ont le devoir de développer une culture de la réflexion», résume-t-il. Or le sensationnalisme et la convergence des médias nuiraient, selon lui, à la santé de la démocratie au Québec.

«Le système est basé sur le fait que les citoyens doivent aller voter et s’intéresser à la politique, remarque l’ancien politicien qui croit que le cynisme est nourri de plusieurs maux sociaux. Les politiciens qui veulent se faire élire exagèrent au niveau des promesses, pense-t-il. Ne pouvant pas contrôler, il est impossible d’avoir la certitude de pourvoir la concrétiser», explique celui qui affirme n’avoir jamais fait de promesses électorales.

«Les citoyens doivent prendre conscience de leur rôle et le jouer pleinement, notamment en exerçant leur droit de vote», affirme M. Bordeleau. Il reproche aux politiciens de manquer de civisme lors de la période de questions à l’Assemblée nationale. «Si vous voulez que les jeunes vous prennent au sérieux, il faut adopter un comportement qui inspirer le respect et la confiance», renchérit l’auteur. Selon ce dernier, les politiciens ne devraient pas agir de façon à faire des gains à court terme, car «on perd des citoyens qui n’ont plus le goût du politique alors qu’ils auraient pu être intéressés à faire de la politique active ou du moins voter», déplore M. Bordeleau.

Celui qui a servi la circonscription de l’Acadie pendant 18 ans ne prétend pas avoir toutes les réponses ni même avoir raison. Il présente une réflexion sur la démocratie sans partisanerie et sans condescendance dans l’espoir que les Québécois réfléchissent à leurs droits et devoirs en démocratie.

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