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L’avenir de Chabanel au cœur de la campagne

Photo: Isabelle Bergeron / TC Media

Alors que la campagne électorale bat son plein, l’avenir du secteur Chabanel-Acadie est l’un des enjeux majeurs dans la circonscription d’Ahuntsic-Cartierville. «Le quartier de la guenille» est une zone sinistrée économiquement aux yeux de la libérale Mélanie Joly, mais un secteur en développement pour la députée sortante Maria Mourani.

Sur le terrain on parle plutôt d’une zone industrielle en mutation, mais qui a encore besoin qu’on en prenne soin.

Historiquement, le secteur Chabanel-Acadie est le poumon de l’industrie du vêtement à Montréal. En 2004, au moment de la crise, la zone employait 12200 personnes. En un peu moins de 10 ans, plus de 5600 emplois ont été perdus.

Mélanie Joly, candidate du Parti libéral du Canada avait accusé clairement la députée sortante, Maria Mourani de n’avoir «jamais même levé le petit doigt pour défendre Chabanel».

Bien entendue la candidate libérale a inscrit le développement du secteur en haut de sa liste de priorités, si elle est élue. «Il est absolument faux de prétendre que rien ne s’est fait dans le secteur Chabanel», avait rétorqué Maria Mourani, dans un échange de courriel avec TC Media, rappelant que beaucoup d’investissements ont été réalisés dans ce secteur grâce à Développement économique Canada (DEC), un organisme qu’elle a défendu.

CoutureDes chiffres et des faits
Chabanel bénéficie ainsi d’un coup de projecteur inattendu durant la campagne électorale. «C’est excellent que des candidats se penchent sur le quartier et pensent à son développement», dit Marc-André Perron, directeur de la Corporation de développement économique communautaire (CDEC) Ahuntsic-Cartierville «Nous avons été frappés par une crise mondiale dans le vêtement», explique-t-il.

Pour lui, la situation aujourd’hui s’est nettement améliorée en 10 ans. «On a cru que jamais on n’allait s’en sortir», confie-t-il. Il reconnaît toutefois que le secteur est encore vulnérable.

Une place forte
Selon les chiffres de 2013, l’industrie du vêtement demeure l’activité de 40% des entreprises installées dans Chabanel. C’est la plus forte concentration d’entreprises du secteur du vêtement au Québec. Elle compte 24% de l’ensemble des emplois créés dans cette industrie dans la province. On a embauché 6933 personnes en 2013.

Entre 2009 et 2013, près d’un million de dollars a été investi dans le vêtement dans le secteur. Cela représente 42% du total des investissements consentis dans ce quartier.

En 2008, la Ville de Montréal avait annoncé des investissements de 19,3 M$ pour la revitalisation du secteur l’Acadie-Chabanel. De cette somme, 17 M$ ont servi uniquement au réaménagement de la rue Chabanel.

Un potentiel
«Chabanel a manqué d’amour, mais on sait qu’il possède un excellent potentiel de développement, souligne M. Perron. Il y a des locaux et une dynamique qui favorisent l’implantation des créateurs, des producteurs et même des entreprises qui sont dans la nouvelle économie.»

Il veut notamment plus d’aides financières directes de la part du fédéral et du provincial.

Couturière
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De la «guenille» au haut de gamme
Il est rejoint dans son constat par Lynda Tremblay, directrice du Conseil des créateurs de mode du Québec (CCMQ). Cet organisme installé depuis trois ans à Chabanel essaye de rassembler des créateurs dans un espace de coworking.

«Nous pouvons créer une cinquante d’emplois à haut potentiel, en trois ans, dans un espace de 30000 pieds carrés», assure-t-elle. Elle s’inscrit aussi dans une dynamique qui veut changer la réputation du quartier sans changer sa vocation.

La voie choisie est celle du haut de gamme. «Nous n’avons pas l’intention de concurrencer les Chinois dans le bas de gamme, dit-elle. Mais nous projetons de devenir une destination de choix quand on parle de couture haut de gamme.»

Toutefois, toutes les démarches du CCMQ visent à trouver des aides financières pour convaincre des designers, des créateurs, des façonniers et même des fournisseurs à venir s’installer à Chabanel.

«Nous avons déjà l’appui de l’arrondissement et de la Ville», précise-t-elle, ajoutant avoir eu une bonne écoute au provincial. Le projet cadrait avec la vision de Développement économique Canada. «Avec les élections et le nouveau gouvernement probablement qu’il faudra reprendre notre bâton de pèlerin pour convaincre une nouvelle fois», redoute-t-elle.

Lire également: le nouveau visage de Chabanel

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