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Un jour à la fois

Photo: TC Media - Denis Germain

Dans son appartement de la rue Bannatyne, Marie-Claude Belzile soigne un cancer du sein de stade 4 qualifié d’incurable. Sans emploi depuis une semaine, la Verdunoise doit maintenant compter sur l’unique salaire de préposée au service alimentaire de sa conjointe, Marcella Siciliano. Ensemble, elles ont lancé une campagne de sociofinancement pour les soutenir.

En à peine une heure, elles avaient reçu 3 000$ sur les 5 000$ espérés. L’objectif est déjà passé à 15 000$ après trois jours.

«On est vraiment émues de voir à quel point les gens ont répondu, insiste Marcella. Les 10 000$ promis devraient être huit mois de vie beaucoup plus facile. Ça m’a enlevé beaucoup de pression parce que je me dis si jamais je suis malade et que je ne peux pas aller travailler pendant une semaine alors on ne se retrouve pas au bord du gouffre.»

L’argent servira à défrayer la part du loyer de Marie-Claire, payer les médicaments nécessaires et l’épicerie ainsi que lui redonner une certaine autonomie financière.

Elle n’a pas droit au chômage-maladie parce qu’elle n’a pas cumulé assez d’heures avec ses différents travails de caissière. Par ailleurs, elle n’est pas admissible à l’aide sociale puisque le revenu de sa conjointe est considéré trop élevé.

Le montant est toutefois mince pour subvenir aux besoins de deux personnes et payer les traitements comme le Neupogen, qui leur a coûté l’an dernier 380 $ par jour. Malgré le remboursement de 80% par les assurances, il a fallu l’aide de la Fondation Victoire pour régler la facture.

Diagnostic
En avril 2016, Marie-Claude s’inquiète d’une masse qu’elle voit grossir dans son sein. L’oncologue l’évalue à 9 cm sans atteinte aux ganglions.

«On pensait vraiment qu’avec la chimiothérapie, la radiothérapie et la mastectomie, ça allait être juste une mauvaise aventure, raconte-t-elle. Mon oncologue était super positif et me disait qu’on l’avait détecté à temps.»

En septembre 2017, les médecins découvrent des kystes aux ovaires et les scans montrent des métastases aux poumons. À ce stade avancé, il n’existe aucune cure, même s’il peut y avoir des périodes de dormance.

«On est inquiète qu’elle arrive en fin de vie, mais on voit aussi la possibilité qu’elle vive plusieurs années sous traitement. Ma préoccupation est qu’elle ait une qualité de vie acceptable», soutient sa conjointe Marcella.

Des examens du cerveau et des poumons seront réalisés d’ici la nouvelle chimiothérapie prévue le 8 mars. Les scans seront refaits après la troisième séance, au début mai, pour analyser l’évolution de la maladie.

Projets
«Je devais étudier à la prochaine rentrée en action communautaire à l’Université de Montréal, explique Marie-Claude. J’ai encore des projets parce que ça me motive, mais à plus court terme.»

Avec la revue Esprit Libre, la Verdunoise réalise un recueil de textes sur divers sujets d’actualité d’un point de vue féministe, qui devrait être publié en janvier.

«J’essaye de survivre, que tout aille bien avec un toit sur la tête et de la nourriture dans le frigo. Je travaille 40 heures par semaine et on profite des deux jours de congé que j’ai pour les passer ensemble. Sur du moyen terme, j’aimerais avoir une activité pour moi», reconnaît Marcella.

Leur plus beau projet est de se marier le 18 août. Les préparatifs ont déjà débuté et l’événement aura lieu en toute intimité chez des amis à Saint-Hélène-de-Chester, dans le Centre-du-Québec, dans une grange transformée en salle de réception pour l’occasion.

Pour plus d’infos.

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