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Un musée inusité dans La Petite-Patrie

Aaron M. Fish, fondateur de la compagnie Unican, est propriétaire d'une collection de milliers de verrous.
Aaron M. Fish, fondateur de la compagnie Unican, est propriétaire d'une collection de milliers de verrous. Photo: Emmanuel Delacour

À l’abri des regards, à deux pas du métro Rosemont, se trouve un musée unique à Montréal qui rassemble une collection constituée de milliers de clefs, de cadenas et de serrures.

Le Musée de la serrure et centre éducatif Aaron M. Fish a ouvert ses portes au grand public depuis près d’une année. Situé à l’ombre du viaduc Rosemont–Van Horne, sur la rue de Gaspé, on y retrouve des modèles de verrous de tout acabit venus de divers endroits autour du globe.

«J’ai commencé à les amasser dans les années 1950. En voyageant un peu partout dans le monde, les gens me donnaient des cadenas et des serrures. C’est ainsi que ma collection a continué à grandir, un peu au hasard», raconte M. Fish.

En effet, celui-ci a connu une longue carrière dans la distribution et plus tard dans la fabrication de mécanismes de sécurité.

Œuvre de toute une vie, M. Fish a décidé d’exposer à côté des pièces historiques montrant l’évolution des verrous depuis l’antiquité jusqu’à aujourd’hui les inventions de la compagnie qu’il a fondée il y a près de 60 ans, Unican.

Ainsi, on retrouvera sur les murs une reproduction de modèle égyptien datant de 4000 av. J.-C., un imposant cadenas en laiton autrefois accrochés aux portes d’une église parisienne et des serrures équipées de capteurs de signaux par radio-identification.

Si l’objectif de la création du musée est principalement éducatif, c’est aussi pour encourager les prochaines générations à s’intéresser à l’industrie de la serrure et de la sécurité que M. Fish expose toutes ces pièces dans l’édifice ou encore aujourd’hui des employés de la compagnie qu’il a fondée fabriquent des verrous.

«On utilise tous une serrure chaque jour, sans vraiment y penser et pourtant c’est un métier qui existe depuis des siècles, affirme M. Fish à une vingtaine d’étudiants de l’Université Concordia présents cette journée-là. Aujourd’hui, ce n’est pas si facile de concevoir une serrure, on ne peut plus le faire avec du papier et un crayon. Plusieurs spécialités entrent en ligne de compte. C’est une industrie qui est en croissance et dont on aura toujours besoin, tant qu’il y aura des escrocs.»

Et M. Fish possède une vue d’ensemble sans parallèle sur l’industrie. Lui-même fils de serrurier, il a commencé à «jouer» avec des clefs dès l’âge de huit ans. Il se lance dans la fabrication de clef à la sortie du secondaire en 1949, avec «un vélo et 20 $ en poche». Après plusieurs années de travail, il est approché par Bell Canada pour concevoir les premiers modèles de serrures à boutons-poussoirs utilisés par l’entreprise. M. Fish aura même enseigné les mécanismes des cadenas et verrous à la Gendarmerie royale du Canada dans les années 1950.

« Il faut toujours avoir une longueur d’avoir sur les escrocs. Cela demande de faire preuve d’innovation. Beaucoup de serrures de nos jours comptent sur des systèmes électroniques, que l’on peut parfois même déverrouiller avec son cellulaire. Les gens choisissent cela par commodité, mais il faut faire attention, car les hackers sont toujours à l’affût. Rien ne vaut un bon verrou mécanique», souligne M. Fish.

Le Musée de la serrure et centre éducatif Aaron M. Fish est ouvert gratuitement les mercredis et dimanches de 14 h 00 à 16 h 00 et pour les groupes sous réservation.

5795, avenue de Gaspé

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