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Pistes de solution contre le décrochage

Photo: Métro

Les régions les plus pauvres sont celles où les jeunes décrochent davantage, mais heureusement, des pistes de solution existent.

Le taux officiel de décrochage, ou la proportion de ceux et de celles qui quittent le secondaire sans diplôme, était de 16,2% au Québec en 2010-2011. Une belle diminution, car ce taux était de 21,9% en 2000. Cependant, comme toute statistique, ce chiffre peut cacher d’importantes différences entre les groupes d’intérêt.

En effet, le taux de décrochage varie beaucoup d’une commission scolaire (c.s.) à une autre, et donc, d’une région à une autre. Par exemple, à la c.s. des Découvreurs, dans la région de Québec, il n’est que de 7,9%, le plus faible de la province. À l’inverse, il est de plus de 28,9% à la c.s. du Littoral (Côte-Nord) et de 28,0% à celle des Hauts-Bois (Outaouais). Dans les commissions scolaires autochtones du Nord-du-Québec, il dépasse 75%.

Dans la région de Montréal, le taux de décrochage varie également d’une commission scolaire à une autre. Ainsi, aux c.s. de Montréal et de la Pointe-de-l’Île, il est de 26,6%, toujours selon les données officielles du ministère de l’Éducation. Pourtant, il n’est que de 18,5% à la c.s. Marguerite-Bourgeoys et de 20,3% à la c.s. de Laval. Selon le professeur Michel Perron, de la Chaire sur les conditions de vie, la santé et les aspirations des jeunes (VISAJ), le taux de décrochage est jusqu’à deux fois plus élevé à l’est qu’à l’ouest du boulevard Décarie (cité par La Presse).

Comment expliquer ces différences? Depuis plusieurs années, les experts remarquent que les régions où les jeunes décrochent beaucoup sont celles où la pauvreté est importante. Certains y voient d’ailleurs une fatalité; selon eux, le taux de décrochage sera toujours élevé dans ces régions. Pourtant, la recherche offre bien des pistes de solution. En voici deux!

On sait que plusieurs jeunes de ces régions commencent l’école avec un retard de développement. Les apprentissages de base, particulièrement celui de la lecture, leur sont alors beaucoup plus difficiles. Ils se trouvent ainsi en situation d’échec dès le départ, une condition qui continuera durant tout leur parcours scolaire et qui les conduira éventuellement au décrochage. Comme discuté dans cette chronique, une bonne éducation au préscolaire peut favoriser le développement des élèves et les aider à se préparer à réussir l’école.

Les jeunes de ces régions me semblent aussi plus précoces. Par cela, je veux dire qu’ils ont hâte de s’émanciper et de devenir adultes. Ils ne comprennent pas toujours l’importance de rester à l’école pour se préparer à un marché de l’emploi imprévisible. Les départs précipités conduisent d’ailleurs souvent à bien des regrets et à un retour à l’école après la perte d’un emploi peu qualifié. Les enseignants doivent expliquer clairement que l’école secondaire fournit les outils préalables à l’acquisition d’une formation qualifiante, elle-même nécessaire pour trouver un bon emploi.

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