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Non, on ne vient pas de prouver que les barbes contiennent des particules fécales

Photo: Capture d'écran

En ces temps où le look Lumbersexuel (barbe, poils, chemises à carreaux) est si populaire, il est normal que la nouvelle sur les barbes qui contiendraient des particules de matière fécale ait explosé sur le web.

«Ces belles barbes que vous aimez tant pourraient contenir des particules d’excréments», titraient nos collègues au Journal de Montréal.

«Les belles grosses barbes que vous aimez pourraient contenir… des particules de caca!», ajoutait un site d’appât à clics.

D’après la nouvelle, des particules fécales ont été trouvées dans les barbes de volontaires qui ont participé à une expérience des intrépides journalistes de Action 7 News, au Nouveau-Mexique. On a passé des coton-tige dans la barbe des volontaires, et on a donné les échantillons à un microbiologiste, John Golobic, qui a observé la croissance des bactéries.

Celui-ci s’est dit «surpris» par les résultats, alors que des bactéries qui devraient plutôt être retrouvées sur une toilette ont été retrouvées dans les barbes.

«Ce sont le genre de bactéries que l’on retrouve dans les excréments», a dit le microbiologiste dans le reportage, visiblement dégoûté.

Ouache.

Mais est-ce matière à paniquer?

Comme le fait remarquer Nick Evershed du quotidien britannique The Guardian, il y a une différence entre «bactéries retrouvées dans les excréments» et «particules fécales».

C’est que l’étude – menée, il va sans dire, sur une poignée de sujets dans un contexte non-scientifique et ne suivant aucun protocole sévère – a permis de trouver des microbiotes intestinaux («enterics», dans le reportage) dans les échantillons. Ce sont des bactéries qui vivent normalement dans l’intestin.

Oui, ces bactéries sont aussi retrouvées dans les excréments, mais elles ne sont pas en soit des «particules fécales».

En d’autre mots, oui, il y a du sel dans une margarita, mais ça ne veut pas dire que si on trouve du sel dans une poutine, on vient de trouver des particules de margarita dans notre poutine (l’Inspecteur viral tient à vous dire qu’il vient de breveter le concept de poutine margarita. Poutargarita? Margatine?).

Et, comme le fait remarquer M. Evershed, il n’est pas du tout rare que des bactéries qui proviennent normalement de l’intestin se retrouvent sur la peau.

Laissez faire vos rasoirs, si cela vous chante!

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