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L’insipide résurrection de Prison Break

Prison Break Photo: Fox, capture d'écran

Voulez-vous bien me dire pourquoi les diffuseurs s’obstinent à sortir des vieilles séries des cartons avec l’espoir de retrouver la magie d’antan? C’est tellement agaçant.

Ce printemps, la saveur d’hier qui fait son retour c’est Prison Break qui, près de dix ans plus tard, poursuit l’aventure avec une cinquième saison  avec une prémisse abracadabrante : Michael n’était pas mort finalement.

J’en tombe en bas de ma chaise.

Pour ceux qui s’en souviennent, le personnage principal de la série était non seulement atteint d’une maladie incurable à la fin initiale de l’aventure, mais il s’est aussi sacrifié pour sauver sa famille. On le sait, ils ont même fait un ultime épisode/film servant presque de testament au pieux roi de l’évasion carcérale.

Mais rien n’est permanent à la télé, même la mort, semble-t-il.

Pour ce cinquième volet, on ne perd pas de temps à tasser du chemin tous les trucs du récit qui dérangent afin d’être le plus rapidement possible en route vers une nouvelle évasion, cette fois au Yémen parce que … pourquoi pas?

Pourquoi pas combiner les conflits au Moyen-Orient à une populaire série carcérale. Comme ça on peut surfer sur la populaire vague islamophobe en plus de carburer aux ingrédients qui ont fait les succès de la première saison de Prison Break, c’est-à-dire des tatouages mystérieux, une évasion complexe et un complot gouvernemental tellement gros qu’il pourrait cacher des martiens et le cadavre de Jimmy Hoffa.

Tout ça est tiré par les cheveux avec une réalité très flexible et accommodante. Par exemple, la technologie permet un implant robotique pour remplacer une main sans qu’on voie la différence, comme dans Star Wars. Aussi, bel adon, un ex-détenu de la première bande est maintenant converti à l’islam et a des contacts au Yémen. Simple comme ça.

Semble-t-il qu’on peut aussi creuser une tombe en plein jour dans un cimetière dans la quiétude la plus complète.

C’est limite insultant de la télévision aussi paresseusement écrite, mais les amateurs de sensations fortes dénuées de sens seront servis. Attendez-vous à beaucoup de revirements de situations saugrenus et de coïncidences extraordinaires servant le récit jusqu’à l’inévitable évasion du mort-vivant Michael Scofield et sa réunion avec sa famille.

Si vous tenez vraiment à visionner Prison Break, les premières saisons sont sur Netflix et la première est encore un peu intéressante, car elle n’était pas complètement une caricature d’elle-même encore.

Mais cette nouvelle mouture le mardi soir, oubliez ça.

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