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Le retour de Roseanne à l’ère de Trump

Roseanne
Roseanne Photo: ABC

Cette semaine, ABC dévoilait le dernier fruit de sa récolte nostalgique: le retour de Roseanne, trente ans après les débuts de cette mythique sitcom mettant en vedette Roseanne Barr et John Goodman.

De 1988 à 1996, l’immensément populaire série suivant les aventures d’une famille de la classe ouvrière, les Conners, s’est imposée comme un classique de la télévision américaine avec neuf saisons au sommet des cotes d’écoute. En fait, les deux dernières saisons avaient refroidi l’auditoire et ça avait sonné le glas de la série avec une dernière saison particulièrement tirée par les cheveux où les Conners gagnaient au loto, quittant ainsi la précarité caractéristique de la série.

En 2018, Roseanne Barr s’est entourée d’une nouvelle équipe pour faire revivre cette famille avec, en trame de fond, les promesses de Trump pour la classe ouvrière et le Make America Great Again qui a résonné très fort dans le cœur de plusieurs familles tirant le diable par la queue.

Bref, les deux premiers épisodes de la 10e saison étaient diffusés mardi dernier et, il faut l’admettre, c’est toujours étrange de revoir de la vieille télé dans le contexte actuel.

Je dis vieille télé parce que Roseanne conserve le code de la sitcom des années 80. C’est enregistré devant public et le récit repose sur des textes empilant les blagues et les clins d’œil au passé.

Est-ce que c’est drôle? Ça dépend de votre degré de familiarité avec le matériel source. Personnellement, je n’avais qu’une connaissance de base de la première mouture et je n’avais visionné que quelques épisodes en rediffusion au hasard de séances de zapping. Le problème ici, comme avec la plupart des retours d’émissions, c’est qu’on assiste plus à un hommage qu’à une réelle continuité dans le récit. Pensons récemment à Gilmore Girls, qui misait fort sur le réconfort des retrouvailles, mais ne capturait pas la magie d’antan.

Roseanne était, à la fin des années 80, une bouffée d’air frais à la télévision. En 2018, c’est le souvenir de cette bouffée qui est alourdi par la trame politique et le spectre de Trump. Ce n’est pas le cœur du récit, mais c’est assez présent pour influencer le tout même si la plupart des membres de la distribution d’origine sont de retour.

Ceci dit, ma curiosité a été piquée après deux épisodes et sans parler d’un incontournable de la saison, il y a une habilité dans les textes qui n’est pas du tout déplaisante. Comme quoi on ne montre pas à un vieux singe comment faire la grimace.

Au Québec, ça se visionne du côté de CTV le mardi soir. Les nostalgiques seront ravis.

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