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Des projets de transport à l’emporte-pièce

La ligne bleue du réseau de métro de Montréal Photo: Marc-André Carignan

On peut se réjouir du partenariat que Québec vient d’annoncer avec la Caisse de dépôt pour financer nos infrastructures de transport, comme le SLR sur Champlain et le Train de l’Ouest. Mais existe-t-il une vision d’ensemble pour unir tous ces projets?

Je me permets d’en douter, puisque depuis quelques années, l’improvisation semble régner au sein du gouvernement provincial. Non seulement les priorités diffèrent d’un ministre à l’autre, mais on annonce constamment des projets à la pièce sans qu’un véritable plan de développement régional cohérent puisse justifier en toute transparence ces décisions politiques.

Souvenons-nous qu’il y a moins d’un an, Mme Marois annonçait officiellement un SLR sur le pont Champlain et confirmait le prolongement souterrain de la ligne bleue du métro, en plus d’avoir des ambitions similaires pour la ligne jaune à Longueuil.

À peine quelques mois plus tard, le nouveau cabinet libéral laisse entendre que des autobus prendront le relais sur le nouveau pont Champlain, faute de budget, si le SLR n’est pas rentable aux yeux de la Caisse de dépôt. Le Train de l’Ouest (possiblement accompagné d’un lien ferroviaire vers l’aéroport) est soudainement devenu une priorité, et on ouvre désormais la porte à un prolongement de la ligne bleue… hors terre!

Et pendant qu’on étudie des projets de transport collectif pour la Rive-Sud et l’Ouest-de-l’Île, on s’apprête à financer un prolongement d’autoroute, à Laval, qui risque fort de favoriser l’étalement urbain et la voiture solo.

Mais comment justifie-­t-on le fait d’avoir choisi ces projets? Par la pression populaire? Par un programme politique? Par leur rentabilité espérée? Ou a-t-on simplement oublié de rendre public un plan de match qui permettrait d’orienter équitablement le développement de nos infrastructures en fonction des changements démographiques projetés dans le grand Montréal ces 30 prochaines années?

Cette absence de transparence choque d’ailleurs certains experts en transport, comme le professeur en urbanisme de l’Université de Montréal Paul Lewis. «Le gouvernement a souvent peu de données à rendre publiques pour qu’on puisse analyser adéquatement ses projets, indique-t-il. Ça devient difficile dans ce contexte de débattre des options à envisager, de comprendre ce qui mérite d’être fait ou pas, même si c’est notre argent qui est investi.»

M. Lewis rappelle également que tous ces changements de cap politiques ont un coût significatif pour les contribuables. Il a parfaitement raison, notamment en ce qui concerne la ligne bleue de la STM. Comment se fait-il que des cabinets d’architecture et d’ingénierie ont déjà entamé des mandats de conception des futurs tunnels et stations de métro, alors que le ministre Poëti semble indiquer que d’autres options de train en surface n’ont pas encore été suffisamment étudiées?

Toute une gestion des fonds publics…

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