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Essai du casque de réalité virtuelle PlayStation VR: un bon début

Photo: Emilie Laperrière

A- pour le matériel, C pour les jeux.

Le casque de réalité virtuelle PlayStation VR arrive enfin. Si la technologie peut encore être améliorée au cours des prochaines années, cet appareil de première génération touche quand même généralement la cible. On attend toutefois toujours un véritable coup de cœur par rapport aux jeux, que plusieurs trouveront souvent simples et courts considérant leur prix.

Le PlayStation VR, autrefois connu sous son nom de code Morpheus, est un casque qui place un écran à quelques centimètres de nos yeux. On bouge la tête et on se déplace dans un périmètre restreint, et les images qui nous entourent s’ajustent à nos mouvements. On s’y sent rapidement comme dans un autre monde, d’où l’appellation réalité virtuelle.

Le PlayStation VR n’est pas le premier casque du genre à être lancé cette année, mais il est probablement celui qui a, à court terme, le plus de chances de réussir. Il est en effet plus accessible que les HTC Vive et Oculus Rift, puisqu’il est compatible avec la populaire console PlayStation 4, et non seulement avec de dispendieux ordinateurs pour joueurs.

Techniquement, celui-ci n’a pas grand-chose à envier à ses deux concurrents. Son positionnement est moins bien réussi que celui du HTC Vive (ce qui se fait sentir avec les manettes PlayStation Move, mais aussi par rapport à la surface de jeu accessible), mais il est en revanche plus facile à installer, et il offre une expérience similaire à celle des autres casques haut de gamme. Les casques de prochaine génération pourront bénéficier d’une meilleure résolution et d’un meilleur angle de vue, mais la qualité de l’immersion fait rapidement oublier les défauts de l’image.

Les mouvements sont dans l’ensemble fluides, et après plusieurs heures de jeu, je n’ai éprouvé un malaise qu’une seule fois. Certains pourraient toutefois être plus sensibles à l’effet d’inconfort de la réalité virtuelle, qui rappelle un peu le mal des transports.

Le plus grand inconfort que j’ai ressenti n’était en fait pas de la nausée, mais de la fatigue oculaire. Ce n’est toutefois qu’une minorité des jeux qui abuse des couleurs vives rendant l’expérience désagréable (au point où il faut parfois fermer les yeux). C’est dommage, mais on imagine que les développeurs s’ajusteront rapidement à cette réalité.

Quelques autres observations par rapport au casque lui-même : sa technologie audio 3D est réussie et contribue à offrir une bonne immersion, l’appareil prend aussi relativement peu de place, son fil est assez long pour s’en servir même assez loin de son téléviseur et l’installation ne prend que de 10 à 15 minutes environ.

Le casque est quand même confortable, mais attention de ne pas le serrer trop fort, puisque vous pourriez vous retrouver avec une petite ligne au milieu du front par la suite.

On apprécie que son téléviseur affiche l’image du casque en même temps qu’il est utilisé, ce qui permet aux autres dans la pièce de voir ce que fait le joueur, mais il est clair que le PlayStation VR est dans l’ensemble surtout une expérience solitaire.

Les jeux : le talon d’Achille
Alors qu’on parle souvent de réalité virtuelle comme d’une plateforme qui pourra marquer autant l’art que la science ou l’éducation, le PlayStation VR est d’abord et avant tout un appareil conçu pour les jeux vidéo.

Et à ce compte, le PlayStation VR déçoit un peu. Son catalogue est le plus intéressant en ce moment, mais plusieurs jeux sont un peu courts considérant leur prix. Batman : Arkham VR, par exemple, offre probablement le jeu en réalité virtuelle le plus léché à l’heure actuelle, toutes plateformes confondues. Mais à une heure de jeu seulement pour l’histoire principale, plusieurs risquent de trouver que son prix d’achat de 29,99$ est un peu exagéré.

Et chez les titres avec une meilleure rejouabilité, comme le jeu de chars d’assaut en vue subjective Battlezone (79,99$), la valeur de production n’approche jamais celle des jeux AAA habituels. À 24,99$, Until Dawn : Rush of Blood s’en sort toutefois mieux. Ce jeu de tir d’horreur sur rails devrait d’ailleurs être sur la liste d’achat de tous ceux qui s’équiperont du casque de réalité virtuelle.

Certains jeux en apparence simples se sont aussi démarqués en réalité virtuelle. C’est notamment le cas du puzzle Tumble VR, qui demande de placer des objets les uns par-dessus les autres. Un concept qui n’a l’air de rien mais qui est quand même amusant dans un monde virtuel.

Notons que je n’ai pas eu l’occasion d’essayer de jeux en ligne, mais il serait étonnant que ceux-ci renversent complètement la tendance.

En laissant leur prix de côté, les jeux pour la PlayStation VR sont quand même convenables, mais aucun ne passera à l’histoire. Du moins, pas sur la douzaine de titres que j’ai essayé pour l’instant. Il faudra évidemment que la technologie gagne en popularité pour que les studios puissent justifier la création de titres nécessitant de plus grands investissements. À ce compte, l’achat d’un casque de réalité virtuelle est pour l’instant un peu une profession de foi. Et la PlayStation VR, même avec un catalogue au-dessus de la moyenne, ne fait pas exception.

Bref, un bon achat pour ceux qui souhaitent vivre l’évolution d’une nouvelle technologie, mais comme le bon vin, le PlayStation VR et son écosystème devraient se bonifier avec le temps.

Le PlayStation VR sera lancé au Canada le 13 octobre, à partir de 549$ pour le casque uniquement. L’ensemble de départ, avec un jeu, la caméra PlayStation (obligatoire pour utiliser le casque) et deux manettes Move sera aussi offert pour 699$.

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