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Électronique: vers un retour du «Made in USA»

Photo: Maxime Johnson

Après un exode massif vers l’Asie pendant plusieurs décennies, certains fabricants de produits technologiques amorcent un retour à la maison.

Lenovo, Apple, Google : plusieurs géants de technologie ont annoncé au cours des derniers mois leur intention d’ouvrir des usines aux États-Unis pour y fabriquer des ordinateurs et d’autres appareils technologiques. Après la délocalisation, voici la relocalisation.

«Les avantages de produire à l’extérieur des États-Unis ont beaucoup diminué pendant les dix dernières années», explique d’emblée Tom Looney, vice-président et directeur-général du fabricant d’ordinateurs Lenovo en Amérique du Nord. Sa compagnie a annoncé en octobre dernier son intention d’ouvrir l’an prochain une usine en Caroline du Nord pour produire certains ordinateurs et serveurs avec valeur ajoutée, notamment ceux qui sont personnalisés pour leurs clients institutionnels.

Les avantages de la délocalisation, surtout en Asie, sont nombreux pour ce type d’entreprises: main d’œuvre abordable, proximité de la chaîne d’approvisionnement, etc. Mais pour Tom Looney, la hausse du prix du pétrole, la hausse des salaires en Chine et la hausse des coûts logistiques changent tranquillement la donne.

«Il est toujours moins cher pour nous de produire en Chine qu’aux États-Unis, mais la différence s’amenuise», explique le gestionnaire qui a orchestré le retour de Lenovo en sol américain (la compagnie a racheté il y a quelques années l’ancienne division PC d’IBM, dont la production avait été délocalisée au milieu des années 1990).

Selon ce dernier, de nombreux clients auraient déjà contacté la compagnie pour l’informer de leur intérêt pour ces ordinateurs américains qui devraient être lancés plus tard l’année prochaine.

Très petite tendance
Lenovo n’est pas la seule entreprise à avoir annoncé l’ouverture d’une usine aux États-Unis. Le PDG d’Apple Tim Cook a aussi affirmé il y a deux semaines son intention de produire certains ordinateurs Mac localement l’année prochaine, et Google a dévoilé cet été ses plans pour fabriquer son périphérique audio Nexus Q en Californie.

Pour la firme d’analystes Technavio, il s’agit bel et bien d’une tendance, mais d’une tendance encore subtile. «Ce n’est toutefois qu’une question de temps avant que la relocalisation (reshoring) ne prenne de l’ampleur», croit l’analyste sénior Navin Rajendra.

Même son de cloche chez Andrew Krabeepetcharat de la firme IBISWorld, qui précise pour sa part que le retour du secteur manufacturier en Amérique du Nord et en Europe devrait surtout se faire pour l’instant par le biais des jeunes entreprises, ou par les compagnies existantes qui songent à ouvrir de nouvelles usines.

En d’autres mots, les emplois perdus dans le secteur au fil des décennies ne seront pas forcément de retour.

Mais la tendance de la relocalisation, aussi petite soit-elle, est certainement une bonne nouvelle.

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