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Le PDG de Spotify répond à Taylor Swift

Le PDG de Spotify Daniel Ek est fâché. Après le retrait par Taylor Swift de son nouvel album 1989 du service de musique en ligne, Spotify n’a pas exactement bonne presse depuis quelques jours. Pourtant, les intérêts de l’entreprise sont alignés avec ceux des artistes, se défend le PDG.

Dans un billet de blogue, Daniel Ek a profité de l’occasion pour annoncer de nouveaux chiffres: Spotify compte désormais 50 millions d’utilisateurs actifs, dont 12,5 millions d’abonnés payants, une hausse considérable depuis mai 2014, alors que le service comptait 40 millions d’utilisateurs, dont 10 millions payants.

Plus intéressant maintenant, l’entreprise a jusqu’à ce jour remis 2 milliards $ aux maisons de disques, dont 1 milliard $ dans la dernière année seulement.

« Et ce sont deux milliards d’écoutes qui seraient survenues avec pratiquement aucune compensation pour les artistes et les auteurs via le piratage si Spotify n’avait pas été là », juge Daniel Ek.

« Lorsque j’entends des artistes et des auteurs dire qu’ils ne reçoivent pas d’argent par les services d’écoute de musique en ligne et qu’ils sont fâchés et frustrés, ça me rend aussi frustré », ajoute le PDG. « L’industrie de la musique change, et nous sommes fiers de notre rôle dans ce changement, mais les problèmes qui existaient avec l’industrie de la musique depuis sa création existent encore », poursuit-t-il, rejetant un peu au passage le blâme sur les maisons de disques.

Rappelons que plusieurs artistes ont élevé leurs voix contre Spotify au cours des dernières années, estimant être mal payés par le service. Spotify se défend pour sa part en affirmant remettre 70% de ses revenus à ceux qui possèdent les droits des enregistrements, et que ses utilisateurs payants dépensent beaucoup plus en musique par année que les consommateurs moyens qui achètent de la musique.

Deux conclusions
Deux conclusions semblent ressortir de la bataille entre Taylor Swift et Spotify.

Premièrement, chacune des parties intéressées n’utilise pas les mêmes référents. L’industrie de la musique compare le modèle d’affaires de Spotify à la vente de disque, tandis que Spotify, eux, se comparent au piratage.

Pour Spotify, les utilisateurs gratuits du service n’achèteraient pas la musique des artistes si le service n’était pas là. Ils la pirateraient. Pour l’industrie, une écoute de disque sur Spotify vaut beaucoup moins qu’un achat sur iTunes. Il y a, bien sûr, du vrai dans ces deux façons de voir les choses.

Une autre conclusion s’impose aussi lorsque l’on analyse le modèle d’affaires de Spotify et les plaintes des artistes d’un peu plus près. Spotify pourrait probablement bien s’en tirer avec un service payant uniquement, ou du moins en différenciant mieux ce qui est offert aux utilisateurs payants et aux utilisateurs gratuits. D’ailleurs, Taylor Swift elle-même voulait que 1989 soit offert aux utilisateurs payants seulement.

Pour Spotify, c’est toutefois hors de question.

Comme le rappelle Daniel Ek, 80% des utilisateurs payants de Spotify ont commencé comme des utilisateurs gratuits. « Pas d’utilisateurs gratuits, pas d’utilisateurs payants, pas de 2 milliards $ », martèle-t-il.

Non, ce n’est un dossier qui va se régler de sitôt.

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