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Bye-bye cubicule, bonjour plein air

Photo: Collaboration spéciale

Maison de hobbit, chalet dans les arbres, yourte, tipi, le tout lové dans un terrain de 17 acres à quelques encablures de Tremblant, dans le village laurentien de Nominingue. Pas assez heureux sous leur casquette d’ingénieurs, Dior Fall et Sylvain Neuenschwander ont viré à 180 degrés en se lançant dans l’écotourisme.

«Dès mes débuts comme ingénieur, j’ai toujours senti que quelque chose ne me convenait pas», explique Dior. «On avait envie de se rapprocher de la nature et on avait du mal à trouver un emploi qui nous aurait permis de le faire, renchérit son conjoint. Je suis heureux quand je suis à l’extérieur.» En quête de mieux, le couple réfléchit depuis un moment déjà lorsque survient l’éclair. «Après quelques jours dans une auberge sur l’île d’Orléans qui proposait des sorties en traîneau à chiens, on s’est dit que c’était exactement le genre de vie qu’on voulait mener.» Dès leur retour à Montréal, Dior se lance dans une étude de marché. Où s’installer, pour y faire quoi précisément, quelle(s) formation(s) suivre? «Je suis quelqu’un de déterminé : une fois qu’on a eu décidé ce qu’on voulait, les choses sont allées assez vite», se rappelle-t-elle.

«On passe trop de temps au travail pour y être malheureux.»-Sylvain Neuenschwander

Sylvain quitte son poste d’ingénieur pour suivre une formation en tourisme d’aventure. Diplôme en poche, il se lance comme guide l’hiver et de canot-kayak l’été. Dior conserve son poste quelques mois de plus avant de faire le grand saut. «Pour notre projet, je voulais une expérience de service à la clientèle.» Elle commence par se faire la main à l’auberge de jeunesse de Tremblant. Le couple a un coup de cœur pour un terrain à Nominingue, «une forêt en mauvais état» où, hormis une maison en bois rond quatre saisons (à rénover), tout est à faire. Dior et Sylvain présentent leur projet aux instances locales, qui voient l’initiative d’un bon œil.

«Si on est attiré par quelque chose, il faut au moins essayer. Même si ça peut faire peur, et malgré l’insécurité financière. Sinon, on risque de le regretter.»-Dior Fall

Les Toits du Monde, lieu d’hébergement atypique et d’activités de plein air, ouvre ses portes en 2012. Pour la première fois cette année, les deux propriétaires s’y consacrent à plein temps. Jusque-là, Sylvain travaillait comme guide pour aider à faire bouillir la marmite. Stress financier, incertitude, travail sans relâche : «Tout n’a pas toujours été idyllique, raconte Dior. On ne connaissait personne ici, on était novices dans le domaine. Il a fallu se débrouiller pour tout, avancer même quand ça ne marchait pas comme on voulait.» Dans leur bagage d’ingénieurs, ils ont puisé des compétences en gestion de projet et en stratégies de communication, et de la rigueur. «Ça nous a aidés à monter un plan d’affaires et à gérer le stress.»

Distinguée à deux reprises (premier prix au concours Québécois en entrepreneuriat 2013 – catégories services et développement durable, premier prix Coups de cœur jeunesse 2013), l’entreprise roule grâce au bouche-à-oreille, «et c’est tant mieux parce que nous n’avons pas vraiment de budget marketing pour l’instant!» s’amuse Dior.

Le grand saut
«Il faut du courage et des convictions pour mettre en place une démarche [de réorientation]», croit Érick Beaulieu, conseiller d’orientation. En se projetant à moyen ou à long terme et en préparant le terrain, «une personne convaincue de son besoin d’être plus heureuse professionnellement et qui identifie les centres d’intérêt qui vont lui servir de tremplin va persévérer malgré les obstacles et les heurts inhérents à la réorientation.»

À lire aussi: Une nuit dans une maison de Hobbit

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