Un premier appareil de marche robotisé au Québec

Plus de 500 enfants de Montréal pourront profiter du premier appareil robotisé de rééducation à la marche au Québec.

Le Centre de réadaptation Marie Enfant (CRME) du CHU Sainte-Justine a annoncé mardi l’acquisition du LOKOMAT, un équipement destiné aux enfants entre 4 et 18 ans présentant des pathologies touchant la coordination, l’équilibre et le mouvement.

La fondation CHU Sainte-Justine et la Fondation Mélio ont tous deux contribué à cette acquisition de 650 000$. «Ça n’aurait pas pu être possible sans le soutien de la famille Mavridakis», a toutefois exprimé François Hudon, président du CA de la Fondation Mélio.

Emmanuel Mavridakis, 14 ans, est le premier à bénéficier du robot. En juillet 2013, il est frappé par une voiture. Il se retrouve paraplégique, c’est-à-dire paralysé des deux jambes. À la recherche de solutions pour faciliter la réadaptation de leurs fils, les parents d’Emmanuel apprennent l’existence du LOKOMAT, qui n’est toutefois pas disponible au Québec. Ils militent alors activement pour que le CRME puisse en acquérir un.

C’est aujourd’hui chose faite. Au CRME, le robot fait bouger les jambes des patients sur un tapis roulant. «Dans le cas d’Emmanuel, qui ne peut pas du tout bouger ses jambes, l’appareil le guide à 100%. Pour un autre patient, on pourrait diminuer la guidance, et le patient ferait une partie du travail», a expliqué Josiane Lemaire, physiothérapeute au CRME. L’idée derrière l’opération est de stimuler le système nerveux afin qu’il puisse marcher à nouveau un jour.

«Avant d’avoir cet appareil, on devait être trois thérapeutes pour faire marcher les patients en réadaptation sur un tapis : une pour chaque jambe et une autre pour faire les transferts de poids», a rappelé Mme Lemaire.

L’appareil décrit comme étant à la fine pointe de la technologie servira aussi à la recherche. «On mobilise des chercheurs, des cliniciens et des patients autour de cet équipement, a souligné Carl-Éric Aubin. On va étudier comment le système nerveux central se rééduque après un traumatisme ou suite à une maladie, pour ensuite ajuster les paramètres et optimiser la réadaptation de chaque enfant.»